Nouvelle poussée de violence à l'encontre des journalistes

Suite à une décision du procureur régional, la police de Minsk a procédé, mardi 16 mars, à la perquisition des locaux du journal Narodnaïa Volia et du site Internet Charte 97, tous deux médias acquis à l'opposition. Plusieurs agents masqués sont entrés de force dans les bureaux. La rédactrice du site Internet, Natalia Radzina, a été frappée au visage. Son appartement privé, ainsi que ceux de Marina Koktish, journaliste à Narodnaïa Volia, et d’Irina Khalip, ont été perquisitionnés. Huit ordinateurs de Charte 97, ainsi que des équipements informatiques et électroniques personnels ont été saisis. Ces perquisitions sont liées à des reportages menés sur une affaire impliquant trois officiers de la police de Homyel ainsi que Viktar Yermakow, directeur du Département du ministère de l’Intérieur chargé de la lutte contre la corruption et le crime organisé, tous accusés d’abus de pouvoir et de chantage sur des agents du KGB. Trois d’entre eux ont été condamnées à des peines allant de trois à quatre ans de prison en début d’année. En février dernier, les bureaux de Narodnaïa Volia avaient déjà été perquisitionnés et le matériel informatique de Marina Koktish, qui enquêtait sur cette affaire, avait été saisi. « Nous ne pouvons que condamner ces interventions brutales, qui ne reposent sur aucune justification légale, et qui vont à l’encontre même de la Constitution du Belarus. Les journalistes ne faisaient que leur travail et ne doivent pas être considérés comme des coupables quand ils révèlent des affaires gênantes pour la police et un ministère d’Etat », a déclaré Reporters sans frontières. Le même jour, les autorités ont tenté, mais sans succès, de fouiller les appartements d'Oleg Bebenine et de Dzmitri Bandarenka, respectivement journaliste et coordinateur de European Belarus Civil Initiative.
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Updated on 20.01.2016