Andrei Pochobut, rédacteur en chef de la revue polonaise Magazyn Polski, a été interpellé par la police de Grodno (ouest du pays), le 20 octobre 2005. L'accès à la chaîne polonaise TVP1 a été coupée quatre jours plus tard. « Dix-sept journalistes de la minorité polonaise ont été interpellés par les autorités bélarusses en l'espace de trois mois seulement », a rappelé Reporters sans frontières .
Le 3 novembre 2005, le procureur du district Leninski de Grodno a menacé Andrzej Pisalnik de poursuites judiciaires, pour avoir « déshonoré les citoyens bélarusses ».
Un inspecteur du bureau du procureur s'est rendu au domicile d'Andrzej Pisalnik le 2 novembre au soir, pour lui remettre un avertissement officiel. Les autorités reprochent au journaliste d'avoir « rabaissé l'honneur national et la dignité des citoyens de la république du Bélarus et de Josef Lucznik, le représentant de l'Union des Polonais du Bélarus »., dans un article intitulé « Les Polonais d'Aleksandr Grigorievitch Loukachenko », publié le 22 septembre dans l'hebdomadaire bélarusse en langue polonaise Glos znad Niemna.
Andrzej Pisalnik y accusait les autorités d'avoir manipulé une conférence de l'Union des Polonais du Bélarus afin de faire élire à sa tête Josef Lucznik, une personne très proche des autorités bélarusses.
Le journaliste sera poursuivi conformément à l'article 130 alinéa 1 du code pénal s'il écrit un article similaire. L'article 130 condamne l'accusé à une peine allant d'une amende à un emprisonnement de cinq ans pour « dépréciation de l'honneur national et de la dignité ».
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Les autorités poursuivent leur harcèlement à l'encontre des journalistes et médias polonais
27 octobre 2005
Andrei Pochobut, rédacteur en chef de la revue polonaise Magazyn Polski, a été interpellé par la police de Grodno (ouest du pays, à la frontière avec la Pologne), le 20 octobre 2005. Le journaliste a été libéré quelques heures plus tard et n'a pas le droit de quitter le pays pour le moment.
« Les médias polonais sont une énième fois au cœur de la crise diplomatique entre leur pays et le Bélarus. Dix-sept journalistes de la minorité polonaise ont été interpellés par les autorités bélarusses en l'espace de trois mois seulement. La presse n'a pas à faire les frais des tensions actuelles avec la Pologne et les journalistes doivent bénéficier d'une totale liberté d'expression et de déplacement, sans subir les menaces de Minsk », a déclaré Reporters sans frontières.
Des policiers ont emmené Andrei Pochobut au commissariat Léninski de Grodno. Il a été interrogé sur les derniers numéros de l'hebdomadaire bélarusse en langue polonaise Glos znad Niemna. Les policiers souhaitaient vérifier le caractère légal de cette publication. Le journaliste a par la suite été conduit à Chtchoutchine (ouest du pays), afin d'être interrogé dans le cadre d'une affaire criminelle. Le journaliste a refusé de signer une attestation dans laquelle il s'engageait à ne pas quitter la région.
Quatre jours plus tard, dans la région de Grodno, le fournisseur d'accès au réseau câblé bélarusse Garant, contrôlé par l'Etat, a coupé l'accès à la télévision polonaise TVP1, l'une des principales chaînes publiques, sur ordre du ministre de l'Information. Dans cette région frontalière avec la Pologne, TVP1 est très populaire.
« Cette décision est intervenue quelques semaines après que la chaîne a décidé de produire une nouvelle émission hebdomadaire de 30 minutes, intitulée ‘Belarus-today', et d'ouvrir un bureau à Grodno chargé de préparer des émissions régulières», a déclaré le journaliste local Andrzej Pisalnik à Reporters sans frontières.
« Les autorités ont mené une attaque préventive contre la liberté des médias pour enlever aux habitants de Grodno l'opportunité de recevoir de l'information alternative et non censurée », a commenté Andrei Pochobut.
Le 27 juillet, Agnieszka Romaszewska, journaliste de la chaîne de télévision polonaise TVP1, avait été arrêtée à son arrivée à Chtchoutchine sous prétexte qu'elle ne possédait pas d'accréditation du ministère bélarusse des Affaires étrangères.
La tension diplomatique entre le Bélarus et la Pologne s'est accentuée l'été dernier, lorsque le président Loukachenko a accusé les Etats-Unis de préparer une révolution au Bélarus, avec l'aide de la Pologne, de la Lituanie et de l'Ukraine. S'en sont suivies les expulsions de diplomates polonais de Minsk et de diplomates bélarusses de Varsovie.