Nouvelle censure d'un magazine étranger
Organisation :
L'édition de l'hebdomadaire indépendant français L'Express du 28 février 2005 a été interdit de diffusion dans tout le pays. Ce numéro était consacré aux "réseaux en Algérie".
"C'est la deuxième fois en un mois que le pouvoir algérien interdit une publication étrangère, a déclaré Reporters sans frontières. L'Etat continue, comme à son habitude, à occulter les sujets qui le gênent. Entre les difficultés persistantes de la presse locale et les censures croissantes de la presse internationale, il devient de plus en plus difficile pour la population algérienne de s'informer correctement. Nous demandons que cette vague de répression cesse", a conclu l'organisation.
Dans un dossier spécial intitulé "Les réseaux en Algérie", l'hebdomadaire traitait notamment de la renaissance de certaines structures traditionnelles, comme les zaouïas (confréries religieuses) ou les tribus, du développement associatif, de la persistance de certains réseaux comme les services de sécurité ou les milieux d'affaires.
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10 mars 2005 - La répression touche l'ensemble de la presse
Le numéro du mois de mars d'Afrique Magazine, publication du groupe Jeune Afrique-L'Intelligent, a été interdit en Algérie en raison d'une enquête intitulée "Algérie : Disparus, le deuil impossible". Reporters sans frontières condamne cette décision et demande au gouvernement d'autoriser la distribution de ce magazine.
"Nous craignons que cette interdiction ne soit que la première d'une nouvelle série. Tandis que les médias nationaux doivent faire face à une myriade de procès et à des amendes très lourdes les mettant financièrement en difficulté, les médias étrangers, eux, doivent affronter des retards de distribution et des difficultés pour faire accréditer leurs correspondants", a déclaré l'organisation.
"Depuis l'arrivée au pouvoir d'Abdelaziz Bouteflika, c'est la première fois qu'Afrique Magazine est interdit de diffusion mais ce n'est pas la première fois qu'un média étranger est ainsi censuré. En 2004, au moins cinq ont été interdits. La chaîne de télévision qatarie Al-Jazira, les journaux France Soir, Le Figaro, Le Monde diplomatique et Jeune Afrique-L'intelligent avaient tous subi le même sort pour avoir traité des problèmes de l'Algérie. Nous condamnons fermement cette interdiction et demandons aux autorités de revenir sur cette décision", a ajouté Reporters sans frontières.
Le distributeur à Alger d'Afrique Magazine, ADP, a été informé oralement, par le ministère de la Communication, que le numéro du mois de mars "ne pouvait être diffusé sur le territoire", sans qu'aucun motif officiel ait été avancé. A l'origine de cette censure, une enquête sur les personnes disparues en Algérie dans les années 90.
Dans un communiqué publié le 8 mars, la direction d'Afrique Magazine a déclaré : " Outre le préjudice commercial, (nous regrettons) profondément cette évolution dans un pays qui était pourtant devenu l'un des rares exemples de liberté de la presse dans le monde arabe."
La mise au pas de la presse nationale continue
Par ailleurs, le tribunal de Sidi M'hamed d'Alger a rendu, le 8 mars 2005, son verdict dans l'affaire opposant le Soir d'Algérie à un responsable de la Banque de développement local (BDL). Le quotidien a été condamné à verser une amende d'un million de dinars (soit
10 500 euros) tandis que Fouad Boughanem, directeur de publication, a été condamné à une peine de deux mois de prison avec sursis pour "diffamation".
"Nous nous réjouissons que la suspension de six mois, requise par le procureur, n'ait pas été retenue par le tribunal. Cependant nous dénonçons fermement le recours à des peines d'emprisonnement dans des affaires de diffamation et demandons aux autorités algériennes une réforme du code pénal afin de dépénaliser les délits de presse", a déclaré Reporters sans frontières.
Le 25 janvier, le procureur avait requis six mois de prison avec sursis contre l'auteur de l'article, le paiement d'une amende de 50 000 DA (soit 520 euros) ainsi que six mois de suspension contre le journal pour un article publié en 2001, dénonçant la corruption au sein de la BDL.
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Updated on
20.01.2016