Nouvelle arrestation d'un journaliste réformateur

Rozbeh Mir Ebrahimi, ancien chef de la rubrique politique du quotidien réformateur Etemad (" Confiance " en persan) a été arrêté à son domicile, le 27 septembre 2004, à Téhéran. Il a travaillé pour plusieurs titres réformateurs aujourd'hui suspendus, notamment le quotidien Jomhouriyat, interdit de publication par la justice le 18 juillet 2004. Reporters sans frontières demande la remise en liberté immédiate de Rozbeh Mir Ebrahimi, interpellé sans mandat d'arrêt et dont l'arrestation enfreint les lois nationales et internationales. L'organisation condamne également la convocation par la justice iranienne de deux autres journalistes, le 25 septembre, dans le but des les intimider ainsi que l'ensemble de la presse réformatrice. D'après Mme Sulmaz Sharifi, son épouse, Rozbeh Mir Ebrahimi a été arrêté par des " individus qui se sont présentés comme des policiers " mais sans être munis d'un mandat d'arrêt. " Ils ont fouillé notre maison et posé des questions à mon mari sur ses activités avec différents sites Internet. Ils ont affirmé qu'il allait être libéré rapidement mais ils n'ont donné aucune explication sur les motifs de son arrestation et, jusque-là, je n'ai pas pu lui parler.", a déclaré Sulmaz Sharifi à l'agence estudiantine Isna. Ces dernières semaines, au moins trois journalistes travaillant pour des sites Internet ont été arrêtés. Babak Ghafori Azar a été libéré le 21 septembre tandis que les journalistes Hanif Mazroi et Shahram Rafihzadeh sont toujours incarcérés, vraisemblablement dans le cadre du blocage, depuis le 21 août, du site d'informations Rouydad (www.rouydad.info), sur ordre du parquet de Téhéran. Shahram Rafihzadeh était également responsable des pages culturelles du quotidien Etemad. Les autorités iraniennes ont renforcé l'interdiction, début août, de plusieurs sites Internet proches des réformateurs et ont contraint, depuis plusieurs mois, les sociétés de service Internet à mettre en place des filtres pour bloquer l'accès aux sites pornographiques ou à certains sites politiques. Par ailleurs, les familles des trois journalistes Taghi Rahmani de l'hebdomadaire Omid-e-Zangan, Hoda Saber du journal Iran-e-Farda et Reza Alijani, rédacteur en chef du mensuel Iran-é-Farda et 10e Prix Reporters sans frontières-Fondation de France 2001, emprisonnés depuis juin 2003, ont protesté dans une lettre ouverte contre les conditions d'incarcération de leurs proches : " Depuis trois semaines, nous n'avons pas de nouvelles. Nous sommes très inquiets. Nous trouvons anormal qu'après 380 jours de détention dont 135 passés en cellule d'isolement, ces trois journalistes détenus de manière illégale soient de nouveau placés en isolement." L'avocat des trois journalistes, Mohammad Sharif, a indiqué qu' il avait récemment pu rencontrer ses clients pour la première fois après plus d'un an d'incarcération. Enfin, le 25 septembre 2004, Kivan Samimi Behbani, directeur du mensuel indépendant Nameh (" La lettre " en persan), a été convoqué par la 6e chambre du tribunal de Téhéran pour s'expliquer sur la publication d'un article suite à une plainte déposée par le parquet. Nameh a été l'objet de plusieurs mises en garde du ministère de l'Orientation islamique depuis le début de l'année et tout laisse à penser que cette publication pourrait être prochainement suspendue par la justice. Le même jour, Lotfolah Méysami, directeur du mensuel Chashm Andaz (" Panorama" en persan), a été convoqué par la 3ème chambre du tribunal de Téhéran. Il s'agit de la deuxième affaire ouverte contre ce journal auprès du même tribunal.
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Updated on 20.01.2016