Nouvelle agression d'un journaliste palestinien

Reporters sans frontières condamne avec fermeté l'agression du photographe de l'Agence France-Presse (AFP), Jamal Aruri, 38 ans, sévèrement battu par des hommes masqués, le 22 avril au soir à Ramallah. D'après les informations dont dispose l'organisation, il s'agit de la première agression physique contre un journaliste palestinien dans la ville de Ramallah (Cisjordanie) depuis le début de la vague de violence contre des médias dans les territoires palestiniens en septembre 2003. L'organisation renouvelle ses demandes pressantes pour que des enquêtes approfondies et rapides identifient les auteurs de ces atteintes à la liberté de la presse. "Par leur lenteur et leur passivité, les services de sécurité palestiniens portent une lourde responsabilité dans la répétition de ces violences contre des médias et des journalistes dans les territoires sous leur contrôle", a déclaré l'organisation, avant de poursuivre : "A ce jour, aucune enquête n'a abouti, personne n'a été condamné. Ces exactions sont restées totalement impunies, laissant les journalistes palestiniens vulnérables face aux luttes de clans politiques ou au chaos sécuritaire". Depuis septembre 2003, Reporters sans frontières a recensé au moins deux agressions physiques contre des journalistes palestiniens, deux actes de vandalisme et saccage de locaux de médias. Ces attaques par des groupes d'hommes armés et le plus souvent masqués ont culminé avec l'assassinat, le 2 mars 2004 à Gaza, de Khalil Al-Zebin, directeur du bimensuel An-Nashra et proche conseiller du président Yasser Arafat. Le 2 mars 2004, Reporters sans frontières s'était adressée au président palestinien Yasser Arafat l'exhortant à "mobiliser toute son énergie pour remédier au laxisme des forces de sécurité dont les médias palestiniens payent malheureusement le prix". L'organisation avait insisté sur la nécessité de rendre publics les résultats des enquêtes et de poursuivre en justice les auteurs de ces atteintes à la sécurité et à la liberté des journalistes. Jamal Aruri a été battu à Ramallah, le 22 avril au soir, sur le parking de sa maison, par deux agresseurs masqués et armés de gourdins. Blessé au coude gauche, le corps et le visage couverts d'ecchymoses, il était encore hospitalisé, le 23 avril, et devait subir une opération. "Je ne comprends la raison de cette agression. Je n'ai pas de problèmes ici avec qui que ce soit", a déclaré le photographe à l'AFP. Ce dernier a été interrogé, le 23 avril, par la police palestinienne dans le cadre d'une enquête.
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Updated on 20.01.2016