Nouvel assassinat d'un journaliste dans l'État de Durango
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Le corps de Vladimir Antuna García, journaliste mexicain spécialisé dans les questions de sécurité au quotidien El Tiempo de Durango, a été retrouvé sans vie dans la soirée du 2 novembre 2009, selon un communiqué du parquet général de l’Etat de Durango. Le journaliste avait été enlevé le matin même, alors qu’il se rendait à son travail. Selon les sources officielles, le décès est dû à une « asphyxie par étranglement ». Le corps présente également des blessures par balles dans le crâne et l’abdomen. Un message a été retrouvé près du cadavre, dont le contenu n’a pas encore été révélé.
"Nous adressons toutes nos condoléances à la famille de Vladimir Antuna García. Nous ressentons une grande colère suite à cet assassinat qui aurait pu être évité. En effet, le parquet général de Durango était au courant des menaces de mort que recevait Vladimir Antuna, mais rien n’a été fait pour assurer sa protection. Le meurtre, quelques mois plus tôt, d’Eliseo Barrón, vraisemblablement par les mêmes auteurs, aurait dû alerter les autorités. C’est inacceptable. L’Etat de Durango, bastion du crime organisé où règne l’impunité, est devenu un enfer pour ceux qui défendent une presse libre et une information transparente. Nous appelons, une fois de plus, les autorités fédérales à mettre en place des programmes de protection pour mettre fin à ce sinistre décompte", a déclaré Reporters sans frontières.
Vladimir Antuna avait déjà été l’objet d’un attentat le 28 avril 2009. Des inconnus avaient alors tiré sur son domicile. De plus, selon le CEPET (Centre de Journalisme et d’Ethique Publique), le reporter recevait régulièrement des appels anonymes sur son portable ou à la rédaction d’El Tiempo pour le mettre en garde sur les informations qu’il publiait.
Quelques jours après le sauvage assassinat d’Eliseo Barrón, le 26 mai 2009, Vladimir Antuna avait signalé qu’il recevait des menaces depuis plusieurs mois de la part de présumés membres des Zetas, un groupe criminel lié au Cartel du Golfe. De fait, toujours selon le CEPET, Vladimir Antuna avait échangé des informations avec Eliseo Barrón à propos de la corruption policière et du crime organisé, peu de temps avant la mort de ce dernier. Les assassins d’Eliseo Barrón, membres des Zetas, ont été arrêtés le 6 juin dernier, reconnaissant le meurtre qui avait pour but de contraindre la presse locale à l’autocensure.
Le Mexique est le théâtre d’une triste hécatombe qui porte à 56 le nombre de journalistes tués depuis le début de l’année 2000 pour des mobiles liés à leur profession. Le Mexique se positionne à la 137e place, sur 175 pays, dans le classement mondial pour la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières en 2009.
(Photo: voiture d'Antuna)
Publié le
Updated on
20.01.2016