Nouveau report du procès Gongadze

Reporters sans frontières dénonce le nouveau report du procès des assassins présumés du journaliste Géorgiy Gongadze, en raison du mauvais état de santé de l'un des trois accusés. A la demande d'Oleksandr Popovitch, s'estimant trop fragile pour continuer les interrogatoires, la cour d'appel de Kiev a ajourné le procès au 16 février prochain. Irina Grigorieva, la juge chargée de l'affaire, a estimé que ce délai serait suffisant pour permettre à l'accusé de recevoir le traitement médical nécessaire à son rétablissement. Reporters sans frontières s'étonne de la décision de la juge, qui accepte toutes les requêtes des accusés depuis le début du procès et a rejeté celle de l'avocat de la famille de la victime, qui se bat pour que le procès soit public. L'organisation dénonce la lenteur de ce procès qui ne fait qu'arranger bon nombre d‘hommes politiques ne souhaitant pas entendre leur nom cité dans cette affaire, à quelques semaines des élections législatives. Le procès Gongadze pourrait ainsi s'étendre sur plusieurs mois, avec plus de cinq reports depuis son ouverture le 9 janvier. -------- 6 février 2006 Le procès Gongadze piétine Reporters sans frontières dénonce la lenteur du procès des trois policiers soupçonnés d'avoir assassiné le journaliste Géorgiy Gongadze. L'audience a une nouvelle fois été reportée, en raison du malaise de deux des trois accusés, le 2 février. Mykola Protassov et Oleksandr Popovitch souffrent d'hypertension et leur mauvais état de santé a contraint le tribunal, le 2 février, à faire intervenir les premiers secours. La juge Irina Grigorieva avance l'hypothèse d'un lien entre le malaise des deux accusés et la présence de certains députés dans la salle d'audience. C'est la seconde fois que Mykola Protassov fait appel à une aide médicale depuis le début de son interrogatoire. Le procès connaît donc une énième interruption. Débuté le 9 janvier, celui-ci progresse très lentement, en raison notamment de certains reports d'audience beaucoup trop longs (parfois jusqu'à deux semaines). La prochaine audience aura lieu le 8 février et se tiendra à huis clos, les juges ayant une nouvelle fois rejeté la demande de l'avocat de Lessia Gongadze, de rendre le procès public. ------- 25 janvier 2006 « Le procès Gongadze ne doit pas se tenir à huis clos ! » _ lire en russe Reporters sans frontières est surprise et préoccupée par la décision de la juge Irina Grigorieva, en charge du procès du journaliste assassiné en 2000, de tenir les audiences à huis clos. La juge refuse l'accès du tribunal aux journalistes, s'appuyant sur l'article 40 du Code pénal et déclarant que certaines informations dévoilées par les assassins présumés relèvent du secret d'Etat. Les interrogatoires des accusés, l'examen des dossiers et l'annonce du verdict se dérouleront portes closes. « La juge reconnaît le caractère hautement politique de ce procès et refuse de lui accorder toute la transparence qui s'impose. Cette décision est inadmissible et renforce nos craintes quant au dénouement de l'affaire Gongadze. Ce procès est un véritable test pour la jeune démocratie ukrainienne et le nouveau président Viktor Iouchtchenko. Celui-ci avait fait de la résolution de cette affaire l'une de ses priorités. Mais il semble que certaines personnalités impliquées dans ce dossier aient encore le pouvoir nécessaire pour éviter que toute la lumière soit faite», a déclaré Reporters sans frontières. Le président Viktor Iouchtchenko, élu en janvier 2005, avait déclaré en mars dernier que l'élucidation de l'assassinat de Géorgiy Gongadze, directeur du journal en ligne Ukraïnska Pravda, constituerait une priorité. Valery Kostenko, Mykola Protassov et Oleksandr Popovitch, trois policiers accusés d'avoir exécuté le journaliste, sont jugés à Kiev depuis le 9 janvier 2006, date d'ouverture du procès. Mais celui-ci n'a guère duré plus d'une heure, la juge prétextant un manque de place dans la salle d'audience où seule une poignée de journalistes ont pu accéder. La reprise du procès n'a eu lieu que quinze jours plus tard, le 23 janvier. La juge avait également déclaré le 23 janvier qu'elle s'opposait à la comparution en qualité de témoins des hauts responsables ukrainiens, dont l'ancien président Leonid Koutchma et l'actuel président du Parlement, Volodymir Litvine, soupçonnés d'être les commanditaires du crime. Elle est revenue hier, mardi 24 janvier, sur sa décision.
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Updated on 20.01.2016