A nouveau condamné, le reporter Sithu Zeya doit désormais purger 18 ans de prison
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Le 14 septembre 2011, Reporters sans frontières apprend avec consternation qu'un tribunal de Rangoon a condamné à dix années de prison ferme supplémentaires le reporter de la Democratic Voice of Burma, Sithu Zeya. Celui-ci est accusé d'avoir prétendument diffusé des “informations nuisibles à la tranquillité et à la cohésion du gouvernement”, en violation de l'Electronic Act. Sa peine s'élève désormais à dix-huit ans de prison.
"Nous sommes scandalisés par ce verdict inacceptable. Sithu Zeya, âgé de seulement vingt-et-un ans, n'a commis aucun crime. Comment le gouvernement birman peut-il prétendre être sur la voie de la démocratisation tandis que sa Justice agit en totale violation des droits humains fondamentaux. Les récents événements, démontrent que les mesures 'd'ouverture' prises jusqu'ici par le gouvernement participent en réalité d'une stratégie de communication et n'illustrent pas une véritable intention d'accorder plus de liberté à la presse et aux citoyens birmans. L'autorisation pour les journaux birmans de faire apparaître Aung San Suu Kyi en couverture ne saurait être interprétée autrement que comme un écran de fumée, si, au même moment, une décision aussi injuste est prise par un juge contre un journaliste," a déclaré l'organisation.
Sithu Zeya avait déjà été condamné en mai 2010 à huit ans de prison, pour avoir eu des contacts avec des organisations illégales, et avoir enfreint la Loi sur l'immigration.
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Le vidéo journaliste Sithu Zeya à nouveau inculpé
12.08.2011
Reporters sans Frontières condamne la nouvelle inculpation du vidéo journaliste Sithu Zeya, le 10 août 2011. Incarcéré depuis avril 2010, il travaillait pour la Democratic Voice of Burma, média birman en exil.
Sithu Zeya, agé de 21 ans, vient d’être inculpé pour avoir prétendument diffusé des “informations nuisibles à la tranquillité et à la cohésion du gouvernement”, en vertu de l'Electronic Act. Le journaliste purge actuellement une peine de huit ans de prison pour avoir filmé les dégâts causés par un attentat à la bombe à Rangoun en avril 2010. Avec cette nouvelle inculpation, sa peine de prison risque d’être prolongée de sept à quinze ans.
“Sa première condamnation se base sur des aveux qu’il (Sithu Zeya ndrl) a remis à la police, alors qu’il était torturé. Ils vont à nouveau utiliser les mêmes aveux pour le condamner une fois encore. Le système judiciaire n’a pas changé”, a déclaré la mère du journaliste, citée par la Democratic Voice of Burma.
Reporters sans frontières se dit préoccupée par le système judiciaire birman qui, depuis la fin du pouvoir militaire, n’a opéré qu’un changement de façade. L’organisation appelle la communauté internationale à intensifier sa pression sur la Birmanie afin d'obtenir une réelle ouverture politique du pays, qui doit garantir les libertés fondamentales de ses citoyens, comme la liberté de la presse.
Nous espérons par ailleurs que la célèbre opposante Aung San Suu Kyi évoque les cas des journalistes et blogueurs emprisonnés en Birmanie lors de sa prochaine rencontre avec le gouvernement le 12 août 2011.
La Democratic Voice of Burma a lancé en mai dernier une campagne pour la libération de ses 17 vidéo journalistes emprisonnés , dont fait partie U Zeya, le père de Sithu Zeya. Il purge actuellement une peine de 13 ans de prison.
La Birmanie fait partie des Ennemis d’Internet et est 174ème sur 178 pays dans le classement mondial de la liberté de la presse réalisé par Reporters sans frontières.
Plus d'une quinzaine de journalistes et trois net-citoyens sont actuellement derrière les barreaux en Birmanie.
Publié le
Updated on
20.01.2016