Au lendemain de l'assassinat de quatre membres d'une équipe de télévision, la police irakienne a annoncé l'arrestation de cinq suspects. Reporters sans frontières a reçu de Jawad Al-Bolani, ministre irakien de l'Intérieur, l'assurance que ces crimes ne resteraient pas impunis. Depuis le début du conflit en Irak, en mars 2003, au moins 221 professionnels des médias ont été assassinés dans le pays.
Au lendemain de l'assassinat, le 13 septembre 2008, de quatre membres d'une équipe de télévision de la chaine indépendante Al-Charqia, la police irakienne a annoncé l'arrestation de cinq suspects. Reporters sans frontières a reçu de Jawad Al-Bolani, ministre irakien de l'Intérieur, l'assurance que ces crimes ne resteraient pas impunis.
"Nous avons mis en place depuis plus de dix-huit mois une unité spéciale d'enquête, en collaboration avec différents ministères, pour traquer les responsables des exactions violentes contre la presse. Nous sommes aujourd'hui disposés à mettre en place des structures communes avec les organisations nationales de protection des journalistes pour améliorer les conditions de sécurité des professionnels des médias", a affirmé Jawad Al-Bolani.
Le ministre irakien de l'Intérieur a assuré à Reporters sans frontières que l'assassinat des trois journalistes d'Al-Charqia et de leur chauffeur serait élucidé. D'ores et déjà, les forces de l'ordre ont procédé à l'arrestation de plusieurs suspects. Des avis de recherche ont également été lancés pour retrouver d'autres individus impliqués dans le quadruple assassinat. Le motif du crime n'est toujours pas connu.
Interrogé par Reporters sans frontières sur les résultats obtenus au cours des précédentes enquêtes sur la mort de journalistes, Jawad Al-Bolani a déclaré que les forces de l'ordre avaient identifié plusieurs meurtriers, mais que la plupart avaient été tués pendant leur interpellation. "Ces groupes armés sont responsables de la mort de journalistes mais également d'autres citoyens irakiens. Les enquêtes sur ces assassinats interviennent dans un cadre plus global de l'engagement de l'Etat à améliorer la sécurité en Irak", a-t-il ajouté.
Reporters sans frontières se félicite des initiatives des autorités irakiennes pour lutter contre l'impunité dont jouissent les auteurs des assassinats de professionnels des médias. "Ces enquêtes doivent être ouvertes systématiquement et conduites dans la plus grande transparence. Elles ne peuvent être limitées aux cas de journalistes connus ou d'assassinats spectaculaires. La publication des résultats de ces investigations est essentielle et permettra aux forces de l'ordre de montrer leur volonté réelle de mettre un terme à ces actes de violence", a déclaré l'organisation.
"Nous sommes toujours sans nouvelles de quatorze professionnels des médias, dont la disparition remonte pour certains à plus de deux ans. Nous espérons que leurs cas seront pris en charge par l'unité d'enquête mise en place par le ministère de l'Intérieur", a ajouté Reporters sans frontières.
Depuis le début du conflit en Irak, en mars 2003, au moins 166 journalistes et 55 collaborateurs des médias ont été assassinés dans le pays. Reporters sans frontières a recensé près d'une centaine de prises d'otages. Le sort de quatorze journalistes enlevés par des groupes armés reste inconnu.