Mensonges d'Etat pour protéger le « Cher leader »

Reporters sans frontières est indignée par le black-out sur l'information à propos de la visite en Chine populaire du dictateur nord-coréen, Kim Jong-il (photo). Les gouvernements des deux pays ont démenti les faits, alors même qu'une télévision privée japonaise a diffusé le 13 janvier des images de Kim Jong-il devant son hôtel de luxe de Canton. D'autres médias étrangers ont confirmé sa présence en Chine.

Reporters sans frontières est indignée par le black-out sur l'information imposé à la presse par les autorités chinoises sur la visite en Chine du dictateur nord-coréen Kim Jong-il. Aucun média chinois n'a fait mention de cet événement. A tous les niveaux de l'Etat, les officiels se sont relayés pour étouffer les informations persistantes. « On ne peut même plus parler de manque de transparence, mais de mensonge d'Etat orchestré pour protéger le pire dictateur de la planète. Les autorités chinoises auraient-elles honte de leur encombrant allié ? », a déclaré Reporters sans frontières. Kim Jong-il serait arrivé en Chine populaire le 10 janvier dans son train blindé. Aujourd'hui (le 13 janvier), il serait dans le sud du pays pour visiter Shenzhen, ville-symbole du capitalisme chinois. Le quotidien hongkongais South China Morning Post a révélé que Kim Jong-Il a logé à l'hôtel du Cygne Blanc de Canton, dont la direction a demandé aux clients de quitter les lieux. La réception prétend depuis que l'établissement est complet. Les diplomates chinois et nord-coréens ont démenti cette visite pourtant confirmée par de nombreux témoignages. Aujourd'hui, une télévision privée japonaise a pourtant diffusé des images tournées clandestinement sur lesquelles on devine Kim Jong-il devant un hôtel de luxe de Canton. Des journalistes de l'Agence France-Presse ont par ailleurs constaté des dispositions exceptionnelles de sécurité autour de l'hôtel. « Aucune de nos personnalités officielles n'est en Chine actuellement », a affirmé un diplomate nord-coréen à l'agence de presse russe Interfax. « Je sais que vous êtes tous très intéressés de savoir [où se trouve Kim Jong-il], mais pour le moment je n'ai rien fait (...) Chaque pays a sa manière de donner l'information », a affirmé le 12 janvier le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères lors de son point presse. Pour des raisons de « sécurité », le gouvernement de Pékin a pour habitude d'annoncer la visite de Kim Jong-il une fois celui-ci rentré dans son pays. En Corée du Nord, les médias ne mentionnent les visites du « Cher Leader » que le lendemain des faits.
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Updated on 20.01.2016