Nku'u Le Messager reparaît après 20 jours de suspension

Le bimensuel Nku'u Le Messager a reparu le 31 août 2005, après avoir été interdit le 11 août par le Conseil national de la communication (CNC). Le CNC n'a pas encore officiellement levé la suspension du journal, mais le changement de l'équipe éditoriale, condition fixée par le Conseil comme préalable à la reparution de Nku'u Le Messager, a été respecté. La direction de la publication a été confiée à Patrice Bayeba N'Gogo, alors que Norbert Ngoua Mezui, son prédécesseur, a désormais le titre de « fondateur-éditeur». ___________________________________________________ 16. 08. 05 Treize journaux ont cessé de paraître pour manifester leur solidarité avec Nku'u Le Messager Reporters sans frontières soutient l'action de l'Association des professionnels de la presse écrite libre (Appel) qui a annoncé, le 12 août 2005, l'interruption de publication de plusieurs de ses membres, en signe de protestation contre la suspension du bimensuel Nku'u Le Messager par le Conseil national de la communication (CNC). L'association Appel, dirigée par le directeur de publication de Nku'u Le Messager, Norbert Ngoua Mezui, demande une concertation pour apaiser le climat tendu entre la presse et le CNC. Les journaux membres de l'Appel attendent la levée de la suspension du bimensuel pour reprendre leur parution. Les journaux privés suivants ont décidé de cesser de paraître : La Lowé, La Démocratie, L'Espoir, Le Temps, Le Nganga, Le Crocodile, Le Scribouillard, La Nation, Tamgo, Gabaon, Femme d'aujourd'hui, Elite Afrique Magazine et Le Journal. _______________________________________________ 12. 08. 05 Suspension du bimensuel Nku'u Le Messager : une « décision contre-productive » Dans une lettre adressée au président du Conseil national de la communication (CNC), Pierre-Marie Dong, Reporters sans frontières demande la levée de la suspension jusqu'à nouvel ordre du bimensuel Nku'u Le Messager. « Dans un contexte de tension entre le CNC et Nku'u Le Messager, notre organisation estime que la décision de suspendre la publication est contre-productive, a déclaré Reporters sans frontières. Il nous semble en effet que, loin de régler le conflit et d'apaiser les tensions, cette suspension ne fait qu'envenimer les rapports du Conseil avec la presse indépendante, dégradant les rapports de confiance indispensables à l'exercice d'autorégulation qui vous incombe. » « De plus, cette sanction unilatérale ne permet pas au journal de se défendre dans le cadre d'un débat contradictoire », considère l'organisation, ajoutant qu'il serait préférable que le CNC « privilégie l'option du dialogue et du compromis ». L'article incriminé était signé par le directeur de publication Norbert Ngoua Mezui et qualifiait les membres du CNC d' « acteurs de mauvais films » et de « journalistes de peu de talent ». L'éditorial précisait que « pour meubler les journées oisives et surtout pour justifier leurs faramineux émoluments, il arrive aux conseillers membres de cette institution républicaine de tenir des plénières avant d'aller terminer leurs soirées » dans des discothèques. Selon Norbert Ngoua Mezui, cité par l'Agence France-Presse (AFP), son éditorial du 8 août 2005 répondait à deux communiqués du CNC : « L'un prétendait qu'il y avait un mentor derrière ce journal, le deuxième était une classification des organes de presse locaux selon les lignes éditoriales », qui plaçait Nku'u Le Messager dans la catégorie des publications « partisanes ». L'arrêt du CNC prononcé le 9 août pose un remaniement de la rédaction comme condition à la levée de la suspension du bimensuel.
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Updated on 20.01.2016