N. Venugopal libéré sous caution

Reporters sans frontières prend acte de la libération sous caution, le 16 juin 2005, de N. Venugopal (photo), directeur de publication du bimensuel en langue telugu Veekshanam, interpellé le 30 mai dernier, ainsi que de trois autres membres de l'Association des écrivains révolutionnaires (Virasam) arrêtés le même jour, V. Chenchaiah, G. Pinakapani et Ravi Kumar. La police s'était opposée, pour la seconde fois, à cette demande de libération déposée devant la cour du district de Nizamabad. Dans la matinée du 16 juin, une pétition, signée par plus d'une centaine d'intellectuels, avait été remise à la Cour suprême de l'Andhra Pradesh (Etat du Sud-Est) pour lui demander d'intervenir dans ce dossier. D'autres documents lui avaient été confiés, parmi lesquels les copies des procès-verbaux d'acquittements antérieurs d'écrivains accusés de "conspiration" et des copies de communiqués émanant d'organisations de défense de la liberté de la presse, dont Reporters sans frontières. ___________________________________________________ 10.06.2005 Un directeur de publication détenu dans l'Andhra Pradesh pour être « parti en guerre contre l'Etat » Reporters sans frontières proteste contre la détention prolongée et l'inculpation de N. Venugopal, directeur de publication du bimensuel en langue telugu Veekshanam, dans l'Etat d'Andhra Pradesh (sud-est du pays). Le journaliste a été interpellé en compagnie d'autres écrivains et des militants proches des maoïstes naxalites. Reporters sans frontières demande au gouvernement de l'Andhra Pradesh de favoriser la libération pour raisons médicales de N. Venugopal, atteint de diabète. « La prolongation de sa détention pourrait être fatal à ce journaliste. La police et la justice doivent prendre ces données en considération. Par ailleurs, il est choquant de voir un journaliste inculpé de conspiration sur la base de simples suspicions de liens avec les maoïstes », a affirmé Reporters sans frontières. Le 30 mai 2005, des agents de la branche spéciale de la police de l'Andhra Pradesh ont interpellé dans un hôtel d'Aurangabad (près de Nizamabad) six personnes dont deux responsables du Parti communiste indien (maoïste) et quatre membres de l'Association des écrivains révolutionnaires (Virasam), dont N. Venugopal. Les policiers les ont détenus au secret pendant trois jours, avant de les présenter, le 3 juin, devant un juge de Bodhan. Une plainte a été déposée par la police en vertu des articles 121 A (« partir en guerre contre l'Etat), 122 (Conspiration) et 120 B du code pénal. Le juge a permis à la police de les détenir 14 jours supplémentaires pour interrogatoire. Les autres inculpés, dont G. Pinakapani et Ravi Kumar, respectivement directeur et employé du magazine littéraire pro-maoïste Aruna Tara, ont été transférés, sous haute sécurité, à la prison de Bodhan, sauf N. Venugopal, diabétique, qui a été transféré à l'hôpital. Ses proches avaient dénoncé le refus des autorités de lui administrer de l'insuline dont il a besoin quotidiennement pour soigner son diabète. Le 10 juin, il a été de nouveau incarcéré. Suite aux manifestations de journalistes de l'Andhra Pradesh, le chef du gouvernement de l'Etat, Raja Shekhar Reddy, a promis, le 7 juin, que le journaliste serait libéré au plus vite. « Nous sommes inculpés sur la base de demi-vérités. (…) En tant que journaliste, j'ai le droit de rencontrer un représentant pour les médias du Parti maoïste », a affirmé le journaliste lors d'une audience au tribunal. En 2004, le Parti communiste indien (maoïste), en guerre contre les autorités depuis plusieurs décennies, a entamé des négociations avec le gouvernement, notamment dans l'Andhra Pradesh.
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Updated on 20.01.2016