Multiplication des agressions contre les journalistes en Cisjordanie

Reporters sans frontières condamne fermement la violence dont sont victime les journalistes en Cisjordanie. Depuis le 23 novembre 2007, huit journalistes ont subi des agressions des forces de sécurité contrôlées par le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.

Reporters sans frontières condamne fermement la violence dont sont victime les journalistes en Cisjordanie. Depuis le 23 novembre 2007, huit journalistes ont subi des agressions des forces de sécurité contrôlées par le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. En revanche, l'organisation se félicite de la libération, le 24 novembre 2007, du journaliste Alaa Al-Titi et du cameraman Ossayd Amarneh, de la chaîne de télévision Al-Aqsa, arrêtés le 5 novembre à Hébron (30 km au sud de Jérusalem). "La situation des professionnels des médias ne cesse de se détériorer dans les Territoires palestiniens. Nous demandons aux autorités palestiniennes de faire respecter le travail des journalistes qui couvrent l'actualité, le plus souvent dans des conditions dangereuses. Les forces de l'ordre doivent savoir les distinguer des manifestants”, a déclaré l'organisation. Le 23 novembre, des inconnus masqués ont kidnappé le journaliste Hafez Asakerah à Bethléem puis l'ont relâché au bout de deux heures. L'identité des ravisseurs n'a pas été révélée. Le jour même, à Naplouse, les forces de sécurité de l'Autorité palestinienne ont interpellé Moukhless Samara, journaliste du quotidien Palestine, interdit depuis trois mois. Selon sa famille, il avait été convoqué pour un interrogatoire pour des raisons inconnues. Le journaliste est toujours en détention. Le 27 novembre, plusieurs journalistes ont été agressés ou interpellés en marge d'une manifestation organisée à Ramallah par le Parti de la libération islamique contre la conférence de paix au Proche-Orient à Annapolis (Etats-Unis). La police a violemment frappé le correspondant de la chaîne satellitaire Al-Jazira, Waël Al-Shyoukhi, qui souffre d'une fracture au bras gauche. Le directeur de la chaîne de télévision locale Watan, Moammar Orabi, a également été agressé. Les deux hommes ont été brièvement hospitalisés. Par ailleurs, le photographe Abbas Moumni, de l'Agence France-Presse, un cameraman de la chaîne britannique BBC, Nader Ghoul, un photographe de l'agence APA, Essam Riwawi, ainsi que le producteur de la société Communication & Medias News, Rami Samarah, ont été détenus pendant deux heures par les forces de l'ordre. Les autorités ont libéré, le 24 novembre, le journaliste Alaa Al-Titi et le cameraman Ossayd Amarneh, de la chaîne de télévision Al-Aqsa, affiliée au Hamas, après vingt jours de détention. Les deux hommes ont versé une caution de 900 euros pour bénéficier d'une libération provisoire dans l'attente de l'ouverture de leur procès. Les charges retenues contre eux ne sont pas connues. Reporters sans frontières rappelle que les Territoires palestiniens occupent la 158e place sur 169 du classement mondial de la liberté de la presse établi en octobre 2007.
Publié le
Updated on 20.01.2016