Reporters sans frontières salue la remise en liberté provisoire ordonnée par la chambre d'accusation de la cour d'appel, le 7 octobre 2008, du journaliste Moussa Kaka, après 384 jours de détention."Cette bonne nouvelle est une première étape qui, nous l'espérons, débouchera rapidement sur une issue honorable et juste", a déclaré l'organisation.
Reporters sans frontières salue la remise en liberté provisoire ordonnée par la chambre d'accusation de la cour d'appel, le 7 octobre 2008, du journaliste Moussa Kaka, après 384 jours de détention.
"Cette bonne nouvelle est une première étape qui, nous l'espérons, débouchera rapidement sur une issue honorable et juste. Nous partageons le soulagement de sa famille, qui a fait preuve de courage et de droiture tout au long de ce calvaire. Après 384 jours de détention, notre ami Moussa Kaka a le droit de voir se terminer cette trop longue épreuve", a déclaré l'organisation.
La chambre d'accusation de la cour d'appel de Niamey a décidé, le 7 octobre 2008, de requalifier les charges pesant contre le journaliste Moussa Kaka en "acte de nature à nuire à la défense nationale", le renvoyant devant un tribunal correctionnel. Les magistrats ont par ailleurs ordonné la remise en liberté provisoire du directeur de Radio Saraounia, correspondant de Radio France Internationale (RFI) et de Reporters sans frontières au Niger, ouvrant la voie à sa sortie de la prison civile de Niamey, où il est incarcéré depuis le 26 septembre 2007.
Moussa Kaka a regagné son domicile en début d'après-midi, après avoir été accueilli par sa famille, ses confrères et ses amis à la sortie de la prison. "Je suis soulagé et je veux remercier tous ceux qui ont pensé à moi pendant toute cette année", a déclaré le journaliste à Reporters sans frontières quelques minutes après être arrivé chez lui.
"Les délits sont requalifiés en atteinte à l'intégrité territoire nationale par entente avec les éléments du MNJ, faits prévues et punis par l'article 80 du code pénal. La cour ordonne son renvoi devant le tribunal correctionnel de Niamey pour y être jugé conformément à la loi. Elle ordonne d'office la mise en liberté provisoire de Moussa Kaka", déclare l'arrêt de la chambre d'accusation de la cour d'appel.
Après l'avoir entendu sur le fond lors de deux audiences, un non-lieu avait été prononcé le 23 juillet 2008 par le doyen des juges d'instruction en faveur de Moussa Kaka, qui était inculpé de "complicité de complot contre l'autorité de l'Etat".
Le ministère public avait fait appel de ce non-lieu en demandant la requalification des charges retenues contre le journaliste en "actes de nature à nuire à la défense nationale" - un délit, et non plus un crime, passible d'un à cinq ans de prison et une lourde amende - et son renvoi devant un tribunal correctionnel.
Moussa Kaka avait été arrêté le 20 septembre 2007. Il lui est reproché d'avoir fait preuve, au cours de contacts téléphoniques avec un chef de la rébellion touarègue du Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ), dans le cadre de sa mission de journaliste, d'une prétendue “connivence” avec ce groupe armé basé dans le nord du pays.
Photo Boureima Hama (AFP)