Fadel Shanaa (photo), cameraman de l'agence de presse Reuters a été tué par un obus tiré par un char israélien le 16 avril 2008 alors qu'il filmait une incursion de l'armée dans la bande de Gaza. “D'ores et déjà, des indices troublants recueillis grâce aux récits des témoins présents sur les lieux du
drame laissent envisager une grave erreur criminelle des soldats israéliens”, a déclaré Reporters sans frontières.
Fadel Shanaa, 23 ans, cameraman palestinien de l'agence de presse britannique Reuters a été tué par un obus tiré par un char israélien le 16 avril 2008 alors qu'il filmait une incursion de l'armée dans la bande de Gaza. Son preneur de son, Wafa Abu Mizyed, a été blessé. Les autorités israéliennes ont annoncé l'ouverture d'une enquête.
“D'ores et déjà, des indices troublants recueillis grâce aux récits des témoins présents sur les lieux du drame laissent envisager une grave erreur criminelle des soldats israéliens. Fadel Shanaa et Wafa Abu Mizyed se trouvaient dans une zone découverte. Aucun bâtiment n'obstruait la vue du tireur. Par ailleurs, ils circulaient à bord d'un véhicule distingué par le signe “TV”, marqué en grandes lettres. Ce même symbole figurait sur leurs gilets. Enfin, les deux journalistes ne se trouvaient à proximité d'aucun objectif militaire et étaient suivis d'enfants habitant dans le camp avoisinant d'Al-Barij. Le tireur ne se trouvait donc pas dans une situation de légitime défense”, a déclaré Reporters sans frontières.
“L'ouverture d'une enquête est indispensable pour déterminer les circonstances exactes de l'incident. Ses résultats doivent être rendus publics au plus vite. La responsabilité de l'armée israélienne doit être clairement établie et des sanctions prises à l'égard des auteurs du tir. Dans le passé, des soldats israéliens coupables de négligence criminelle ou auteurs de tirs délibérés contre des journalistes ont été exonérés par leur hiérarchie. Cela ne doit plus se reproduire“, a ajouté l'organisation.
Enfin l'organisation condamne l'utilisation par l'Etat hébreu d'armes à fragmentation dans des zones où se trouvent des civils, dont des journalistes.
Fadel Shanaa et Wafa Abu Mizyed portaient des gilets pare-balles qui n'étaient pas conçus pour les protéger des fléchettes en acier libérées par l'obus israélien. Les deux hommes se trouvaient à près d'un kilomètre du char qu'ils filmaient. “Nous sommes descendus de la voiture pour filmer une vue d'ensemble. Fadel me demandait d'éloigner les enfants qui nous suivaient lorsque le tir s'est produit. Mon corps a été projeté à plusieurs mètres. Une ambulance nous a transportés vers l'hôpital, mais Fadel est décédé pendant le trajet. Il était touché au cou et à la poitrine”, a déclaré Wafa Abu Mizyed dans son récit des événements. Selon d'autres journalistes présents sur les lieux, il n'y avait eu aucun échange de tirs pendant les quinze minutes qui avaient précédé le coup fatal du char israélien.