Mort de Shireen Abu Akleh : “Les conclusions du rapport américain sont incompréhensibles et opaques”

À l’issue de l’examen sous supervision américaine de la balle ayant tué Shireen Abu Akleh, les États-Unis n’ont annoncé aucun résultat clair. Reporters sans frontières (RSF) dénonce des conclusions floues et appelle à davantage de transparence.

 

Après avoir reçu la balle ayant tué la journaliste d’Al Jazeera, Shireen Abu Akleh, de la part de l’Autorité palestinienne, les autorités américaines ont rendu leurs conclusions ce lundi 4 juillet : il n’y a “pas de raison de croire que [le tir] était intentionnel mais plutôt le résultat de circonstances tragiques lors d’une opération militaire menée par les forces de défense israéliennes contre les factions du Djihad islamique”.

 

Le Département d’État américain publie un rapport dont les conclusions sont d’autant plus incompréhensibles que les détails de l’enquête, réalisée en catimini, n’ont pas été communiqués, regrette le secrétaire général de RSF, Christophe Deloire. Les autorités américaines compétentes doivent rendre publics tous les éléments de l'enquête. Nous continuerons à nous mobiliser pour que justice soit rendue à Shireen Abu Akleh.” 

 

L’analyse médico-légale "extrêmement détaillée”, selon le Département d’État américain, a été conduite par des experts en balistique israéliens avec la présence “d’examinateurs tiers indépendants dans le cadre d’un processus supervisé par le coordinateur de la sécurité des États-Unis”. Hormis cette annonce, dévoilée en pleine fête nationale américaine, le rapport de l’expertise n’a pas été rendu public.

 

L’armée israélienne va encore plus loin : “l'état physique de la balle et la qualité des caractéristiques de celle-ci ne permettent pas à un examen balistique de déterminer de manière concluante si la balle a été tirée ou non de l'arme qui a été examinée”. Le 19 mai, les militaires avaient indiqué avoir identifié l’arme du crime et interrogé le soldat à l’origine du tir, mais ne pouvaient en avoir la certitude tant que les Palestiniens ne fournissaient pas la balle.

 

De son côté, la famille de la journaliste considère que la déclaration américaine “n’est qu’un maigre réconfort”. Enfin, l’ONG israélienne B’Tselem, qui a contredit les allégations israéliennes sur la provenance palestinienne du tir dès le premier jour de la mort de la journaliste, a qualifié l’annonce de "whitewashing", soit de tentative d’étouffer l’affaire. 

 

Vendredi 24 juin, le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme avait clairement indiqué que toutes les informations recueillies “corrobor[ai]ent le fait que les tirs qui ont tué Mme Abu Akleh et blessé son collègue Ali Sammoudi provenait des forces de sécurité israéliennes et non de tirs indiscriminés de Palestiniens armés comme l'avaient affirmé initialement les autorités israéliennes".

 

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