Reporters sans frontières est scandalisée par l'incarcération de Mohammed Benchicou, directeur du quotidien Le Matin, survenue le 14 juin 2004 après l'annonce du verdict le condamnant à deux ans de prison pour "infraction au contrôle des change ". L'organisation dénonce avec vigueur la dangereuse escalade dans la répression contre la presse privée depuis l'élection présidentielle.
Reporters sans frontières est scandalisée par l'incarcération de Mohammed Benchicou, directeur du quotidien Le Matin, survenue le 14 juin 2004 après l'annonce du verdict le condamnant à deux ans de prison pour "infraction au contrôle des changes". L'organisation dénonce avec vigueur la dangereuse escalade dans la répression contre la presse privée depuis l'élection présidentielle.
"Nous sommes abasourdis par la sévérité du verdict condamnant Mohammed Benchicou. L'infraction au contrôle des changes est un prétexte pour faire taire ce journaliste, mais aussi pour mettre en garde tous ceux qui ont osé critiquer le pouvoir au cours de la campagne présidentielle. L'emprisonnement de Hafnaoui Ghoul, le 24 mai, qui dénonçait les malversations des pouvoirs locaux, puis celui de Mohammed Benchicou, dont le journal n'a pas hésité à mettre au grand jour de lourds dysfonctionnements politiques, témoignent de l'acharnement du pouvoir contre une partie de la presse. Le président Bouteflika, qui avait déjà comparé, il y a quelques mois, les journalistes à des " terroristes" et à des "mercenaires de la plume", poursuit aujourd'hui sa dangereuse logique de répression des libertés d'expression", a déclaré Reporters sans frontières.
Mohammed Benchicou a été condamné, le 14 juin 2004, à deux ans de prison ferme et à une amende de 20 millions de dinars (environ 230 000 euros) . Placé sous mandat de dépôt, il a été conduit à la prison d'El-Harrach (banlieue d'Alger) dès l'annonce du verdict prononcé. Le 23 août, de retour de France, Mohammed Benchicou avait été trouvé à l'aéroport en possession d'une forte somme d'argent en ordres de paiement. Le ministère des Finances avait déposé une plainte pour "infraction régissant le contrôle des changes et les mouvements de capitaux". Un procès-verbal avait été établi le 27 août, et le directeur du Matin avait été placé sous contrôle judiciaire.
Les différentes mises en garde à son encontre n'avaient pas fait fléchir la ligne éditoriale du Matin, notamment pendant la campagne présidentielle. En février 2004, Mohammed Benchicou avait publié un pamphlet intitulé "Bouteflika, une imposture algérienne".
En Algérie, la profession est d'ores et déjà mobilisée et un comité national a été créé pour demander les libérations de Mohammed Benchicou et Hafnaoui Ghoul.