Mohammed Abbou empêché de se rendre en France où il devait participer à une émission sur Al-Jazira
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Le 22 octobre 2008, Me Mohammed Abbou a été empêché, pour la quatrième fois depuis sa sortie de prison en 2007, de quitter le territoire tunisien. Cette fois-ci, la police des frontières a prétexté qu'il ne possédait pas de document prouvant que sa libération conditionnelle était arrivée à terme. L'avocat devait se rendre en France pour enregistrer une émission en direct sur la télévision satellitaire qatarie Al-Jazira.
"Après la journaliste Sihem Bensedrine qui avait tenté à deux reprises, en août dernier, de prendre un avion pour se rendre en Autriche, c'est au tour de Mohammed Abbou d'être privé de sa liberté de mouvement. La Déclaration universelle des droits de l'homme stipule que tout individu a droit à la liberté de circuler, d'entrer et de sortir de son pays. Mais en Tunisie, accéder au tarmac de l'aéroport Tunis-Carthage est devenu une véritable épreuve de force pour les voix critiques", a affirmé Reporters sans frontières.
Me Mohammed Abbou devait embarquer, le 22 octobre 2008, sur un vol Air France à destination de Paris. L'avocat était invité par Al-Jazira pour participer le lendemain à l'émission "En direct avec", diffusée à 18h00 GMT. "Ma libération conditionnelle a pris fin en août 2008. Les autorités ne peuvent donc plus utiliser cette excuse pour me retenir dans le pays. Au lieu d'annoncer clairement que je suis interdit de quitter le territoire, et souhaitant gagner du temps, la police des frontières a préféré inventer un nouveau prétexte", a déclaré Mohammed Abbou à Reporters sans frontières.
Me Mohammed Abbou avait été condamné, en 2005, à trois ans et six mois de prison au terme d'une mascarade de procès. Il avait été reconnu coupable d'une agression physique datant de 2002 et d'avoir diffusé "de fausses informations" sur Internet. Emprisonné en mars 2005, il avait bénéficié, le 24 juillet 2007, d'une libération anticipée. Peu après avoir quitté la prison du Kef (à 170 km de Tunis), Mohammed Abbou s'est investi dans la défense de prisonniers politiques. Il a notamment fait partie du comité de défense du journaliste Slim Boukhdir, incarcéré en novembre 2007.
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20.01.2016