Reporters sans frontières s'inquiète de l'état de santé de Mohammad Hassin Falahieh Zadeh qui mène une grève de la faim depuis le 5 octobre."Condamné à huis clos et sans la présence de son avocat, incarcéré avec des prisonniers de droit commun, ce journaliste estime n'avoir plus aucun recours face à l'injustice qui lui est faite", a déclaré l'organisation.
Reporters sans frontières a appris avec soulagement que le journaliste Mohammad Hassin Falahieh Zadeh a décidé de mettre un terme, le 19 octobre 2008, à la grève de la faim qu'il avait entamée deux semaines auparavant. L'un de ses avocats, Abdelfattah Sultani, a pu lui rendre visite à la prison d'Evin (près de Téhéran), où il est incarcéré depuis novembre 2006. Selon l'avocat, son état de santé est bon. De son côté, Me Saleh Nikbakht, autre conseiller juridique du journaliste, a fait part à Reporters sans frontières de son intention de demander une révision du procès. Mohammad Hassin Falahieh Zadeh a été condamné, en avril 2007, à trois ans de prison au terme d'un procès qui s'était tenu à huis clos et en l'absence de ses avocats.
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17.10.2008
Le journaliste Mohammad Hassin Falahieh Zadeh, emprisonné depuis deux ans, entame une grève de la faim pour demander la révision de son procès
Reporters sans frontières s'inquiète de l'état de santé du journaliste Mohammad Hassin Falahieh Zadeh qui mène une grève de la faim depuis le 5 octobre, avec pour seul apport calorique de l'eau sucrée. L'organisation s'associe à sa famille et son avocat pour lui demander de mettre un terme à cette épreuve.
"Mohammad Hassin Falahieh Zadeh est le plus ancien journaliste détenu dans les prisons iraniennes. Condamné à huis clos et sans la présence de son avocat, incarcéré avec des prisonniers de droit commun, ce journaliste estime n'avoir plus aucun recours face à l'injustice qui lui est faite", a déclaré Reporters sans frontières
Mohammad Hassin Falahieh Zadeh souffre de thalassémie, une maladie héréditaire qui se traduit par des anémies. Les mauvaises conditions de détention du journaliste, associées à sa grève de la faim, peuvent avoir des conséquences très graves sur ses organes vitaux. Me Saleh Nikbakht a indiqué à Reporters sans frontières que son client avait cessé de s'alimenter pour protester contre son emprisonnement et demander la révision de son procès. L'avocat n'a jamais eu accès au dossier judicaire du journaliste.
Son épouse, Bayan Falahieh Zadeh, et leur fils de trois ans, qui vivent dans la ville du Sud de Khorramshahr (à plus de 1000 km de la capitale), n'ont pas pu lui rendre visite depuis le début de sa grève de la faim. "Nous lui demandons, chaque fois que nous le contactons par téléphone, de ne pas poursuivre sa grève. Il dit qu'il y mettra fin lorsqu'il sera autorisé à rencontrer son avocat", a-t-elle déclaré à l'organisation.
Arrêté en novembre 2006, Mohammad Hassin Falahieh Zadeh, journaliste du service en langue arabe de la chaîne Al-Alam, (radiotélévison de l'Etat iranien), et collaborateur de nombreux médias arabes (le quotidien libanais Al-Mostaqbal, Abu Dhabi TV ou encore Dubaï radio), a été condamné, le 29 avril 2007, à trois ans de prison pour "espionnage". La Cour lui a également imposé de verser une amende équivalente au double des revenus engendrés par ses activités journalistiques. Mohammad Hassin Falahieh Zadeh est incarcéré dans la section 350 de la prison d'Evin (Téhéran).
Dans une autre affaire, le tribunal de la révolution de Mahabad (Kurdistan) a condamné, le 15 octobre 2008, le journaliste kurde Massoud Kurdpoor à un an de prison pour "publicité contre le régime lors d'entretiens accordés aux médias étrangers et ennemis". Son avocat, Me Abbas Jamali, a indiqué qu'il avait été placé en isolement et privé de tout contact avec sa famille. Enseignant de profession, Massoud Kurdpoor avait été interviewé par de nombreuses radios étrangères - Voice of America, Radio France Internationale, Deutsche Welle - pour dénoncer la détérioration de la situation des droits de l'homme au Kurdistan. Il est détenu à la prison de Mahabad (chef-lieu de la région).
Reporters sans frontières rappelle que neuf journalistes et un cyberdissident sont actuellement détenus en Iran, la plus grande prison du Moyen-Orient pour les professionnels des médias.