Reporters sans frontières s'est déclarée indignée suite à la condamnation de Michel Kilo à trois ans de prison pour “affaiblissement du sentiment national”. “La condamnation de Michel Kilo est une nouvelle preuve, s'il en fallait, de l'interventionnisme de l'Etat dans le cours de la justice”, a déclaré l'organisation.
Reporters sans frontières s'est déclarée indignée à l'annonce, le 13 mai 2007, du verdict du procès du journaliste et écrivain Michel Kilo, le condamnant à trois ans de prison pour “affaiblissement du sentiment national”.
“Nous dénonçons les graves dysfonctionnements de la justice syrienne qui condamne à de lourdes peines de prison tout individu qui ose exprimer des opinions ne s'accordant pas avec la pensée baassiste. Les marges de manoeuvre des journalistes et des activistes des droits de l'homme sont extrêmement limitées. La condamnation de Michel Kilo est une nouvelle preuve, s'il en fallait, de l'interventionnisme de l'Etat dans le cours de la justice”, a déclaré l'organisation.
“A deux semaines d'un référendum sans surprise qui devrait lui permettre de se maintenir à la tête de l'Etat, nous appelons le président Bachar el-Assad à gracier les prisonniers d'opinion et à mettre fin au harcèlement permanent des journalistes les plus critiques”, a ajouté Reporters sans frontières.
Détenu depuis un an, Michel Kilo a été condamné, aux côtés de Mahmoud Issa, le 13 mai 2007, à trois ans de prison. Les deux hommes avaient été arrêtés en mai 2006 après avoir signé une déclaration appelant à une réforme radicale des relations libano-syriennes. Anouar Al-Bounni, un autre signataire de la déclaration “Beyrouth-Damas, Damas-Beyrouth”, a écopé d'une peine de cinq ans de prison le 24 avril dernier.
Il y a plus de 16 ans, Reporters sans frontières mettait en place le "parrainage" des journalistes emprisonnés et appelait les médias internationaux à soutenir l'un d'entre eux. Plus de 200 rédactions dans le monde, des associations de journalistes, des clubs de la presse ou des institutions soutiennent ainsi un confrère en demandant régulièrement sa libération aux autorités concernées et en médiatisant sa situation pour que son cas ne tombe pas dans l'oubli.
Michel Kilo est ainsi soutenu par : Le Pèlerin (France), Club de la presse Méditerranée 06 (France), Varios Foros (Espagne), Asociacion de la Prensa de Almeria (Espagne), Ayuntamiento de Calafell (Espagne).