Mensonges et contrôle de l'information: le gouvernement persiste et signe

Tous les exemplaires du numéro 555 de l’hebdomadaire politique d’opposition Al-Maoukif ont été saisis par des policiers en civil quelques heures après sa diffusion en kiosque, le vendredi 16 juillet 2010. « Cette action est regrettable. Le gouvernement tunisien ne fait qu’illustrer sa détermination à exercer un contrôle systématique des médias d’opinion. Nous demandons l’arrêt de toutes les mesures mises en place pour entraver la libre circulation de l’information et l’expression de la liberté d’opinion en Tunisie », a déploré l’organisation Reporters sans frontières. Attaché à la liberté d’expression, le journal avait publié dans ce numéro le Pacte républicain du Parti démocrate progressiste (PDP) et un poème de Taoufik Ben Brik, dédié au journaliste Fahem Boukadous. En rapport avec l’échéance des élections présidentielles de 2014, le Pacte républicain du Parti démocrate progressiste (PDP) appelle à limiter à deux le nombre de mandats du président et au respect des libertés d’expression et d’information. Malgré des démentis successifs, le gouvernement a développé toute une série de moyens de contrôle sur les libertés de la presse : octroi discrétionnaire de licences nationales d’accréditation des journalistes, poursuites judiciaires sur la base de fausses inculpations (http://fr.rsf.org/tunisie-quand-le-monde-tourne-a-l-envers-15-07-2010,37957.html), et mainmise sur les chaînes de distribution des journaux. L’édition du 27 mars 2010 du journal Al-Maoukif avait déjà fait l’objet d’une précédente saisie par la police. Ce numéro contenait une interview d’Eric Goldstein, chercheur à l’organisation Human Rights Watch et auteur d’un rapport sur la limitation des libertés de la presse en Tunisie.
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Updated on 20.01.2016