Menaces de mort, destruction de matériel : l'acharnement contre les journalistes indépendants continue

Reporters sans frontières exprime sa consternation suite à l'acharnement continu dont sont victimes les journalistes en Zambie. "Ces agissements sont inacceptables. Les menaces de mort et les intimidations constantes que subissent les journalistes indépendants en Zambie doivent cesser. Nous demandons aux autorités de prendre les mesures nécessaires pour protéger les journalistes et leur permettre, ainsi, d'exercer leur profession", a déclaré l'organisation. Le lundi 10 août, la station de radio Sky FM a été mise à sac par un partisan du président Ruphia Banda. Vers 20h30, un homme a fait irruption dans les locaux de la radio et a saccagé les ordinateurs de la salle de rédaction. Les trois journalistes présents dans le studio voyant la scène ont pris peur et se sont enfuis. L'homme, identifié par la police comme étant Musenge Chibwili, a ensuite pris le contrôle de l'antenne. Il a justifié sa présence par les déclarations du porte-parole du gouvernement qui avait évoqué son intention de fermer la radio. Rien n'ayant été fait, Musenge Chibwili a pris l'initiative de le faire par la force. Contactée par Reporters sans frontières, la journaliste Kachana Sinyani, présente ce jour-là, a déclaré que les dégâts étaient importants. Plusieurs ordinateurs ont été détruits, des vitres ont été brisées et du matériel de diffusion saccagé. Quand la police est arrivée sur les lieux, l'homme, toujours présent, a été arrêté sur le champ. Par ailleurs, le 31 juillet 2009, le journaliste du bihebdomadaire indépendant Monitor and Digest, Roy Habaalu, a reçu des menaces de mort suite à un article publié le jour même. Le texte faisait état des malversations de la part de l'administration de la province Ouest du pays. Le 31 juillet, Roy Habaalu a reçu un appel anonyme vers 11 heures du matin lui intimant l'ordre de quitter au plus vite les lieux s'il tenait à sa vie. Le journaliste a été confronté à de nouvelles menaces le soir même. Alors qu'il venait de se coucher, il a entendu de violents coups à sa porte. Il a alors aperçu six hommes cagoulés et armés de couteaux et de barres de fer asséner des coups sur sa porte en le menaçant de le tuer s'il ne quittait pas le pays. Alerté par le bruit, un voisin du journaliste les a mis en fuite. Selon Roy Habaalu, contacté au téléphone par Reporters sans frontières, les assaillants seraient des hommes de mains du secrétaire permanent de la province Ouest, Ikanuke Noyoo. Quelques jours plus tôt, le 27 juillet, le journaliste avait été verbalement agressé par ce dernier lors d'un entretien.
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Updated on 20.01.2016