Reporters sans frontières dénonce l’énième report du tribunal de Damas qui devait rendre son verdict, mercredi 5 novembre, sur le cas du journaliste et activiste
Mazen Darwish et ses collègues.
Le procès de
Mazen Darwish, président du Centre syrien des médias et de la liberté d’expression (SCM), a été reporté quatre fois depuis mars 2014. Le journaliste avait été
arrêté avec Hani Al-Zitani et Hussein Ghareer et douze autres collaborateurs, le 16 février 2012, lors d’un raid des membres des services de renseignement de l’armée de l’air dans les bureaux du SCM à Damas. Les trois défenseurs des droits de l’homme étaient poursuivis pour “publication d’informations sur des actes terroristes” selon l’article 8 de la loi anti-terrorisme (2012) et détenus dans les geôles syriennes de Damas.
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Ces reports illustrent bien la piètre situation de la liberté de l’information en Syrie. Le cas emblématique de Mazen Darwish ne fait qu’alourdir le bilan des nombreux journalistes, net-citoyens et activistes toujours détenus dans les prisons syriennes pour avoir simplement fait leur travail en toute légitimité”, déclare Virginie Dangles, adjointe à la directrice des programmes de Reporters sans frontières.
Dans un appel conjoint, RSF et
78 autres organisations ont demandé aux autorités syriennes, le 5 septembre 2014, la libération immédiate et inconditionnelle de Mazen Darwish et de ses collègues.
Le 9 octobre 2014, le romancier Salman Rushdie, lauréat du prix PEN/Pinter 2014, a décidé de
partager sa récompense avec Mazen Darwish.
Une vingtaine d’activistes de la société civile, défenseurs des droits humains, journalistes et travailleurs humanitaires sont toujours en détention arbitraire en Syrie quelques mois après la proclamation de l’
amnistie générale en juin 2014.
La Syrie reste l’un des pays les plus dangereux pour les journalistes. Il figure à la 177e place sur 180 du
Classement 2014 sur la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières.