Mazen Darwish doit être libéré sans condition

A un mois de sa prochaine audience prévue le 31 août 2015, et alors que ses collègues du SCM ont été libérés provisoirement, Mazen Darwish est toujours en détention au sein de la direction générale de la sécurité à Damas. RSF joint sa voix à celles des proches du journaliste pour demander sa libération immédiate.

Alors que ses collègues du Syrian Center for Freedom of Media and Expression (SCM) Hussein Ghreer et Hani Al-Zitani ont été libérés il y a environ deux semaines (les 17 et 18 juillet) en même temps que des centaines de prisonniers à l’occasion de la fête du Fitr, Mazen Darwish lui est toujours détenu. “Nous dénonçons la détention abusive et l’acharnement judiciaire contre Mazen Darwish et exhortons les autorités à le relâcher immédiatement, déclare Alexandra El Khazen, responsable du bureau Moyen-Orient et Maghreb. Mazen Darwish et ses collègues ont été emprisonnés alors qu’ils faisaient un réel travail de documentation des violations des droits de l’homme commises en Syrie. Tous trois ainsi que leurs collègues devraient pouvoir jouir d’une liberté inconditionnelle et sans qu’aucune charge ne soit retenue contre eux.” Libérés provisoirement, Hussein Ghreer et Hani Al-Zitani demeurent poursuivis avec Mazen Darwish dans le même procès pour des charges de terrorisme. Après environ 25 reports depuis février 2013, la prochaine audience est prévue pour le 31 août 2015. Pourtant le sort de Mazen Darwish est inconnu à ce jour. Selon sa famille, il a été transféré de la prison de Hama, dans laquelle il se trouvait depuis janvier 2015, vers Damas et devait être libéré comme ses collègues. Mais la direction générale de la Sécurité, principal service de renseignements civil syrien, a décidé de le retenir. Sa famille et proches ont publié un communiqué regroupant les dernières informations autour de son cas et appellent à sa libération immédiate en tenant les autorités pour responsables de sa sécurité. Un long combat teinté d’injustice Mazen Darwish et ses collègues avaient été arrêtés le 16 février 2012 lors d’un raid des services de renseignements de l’Armée de l’air dans les locaux du SCM, organisation partenaire de RSF depuis 2007. Le procès des trois hommes, poursuivis pour « publication d’informations sur des actes terroristes », s’est ouvert en février 2013, mais a été suspendu et reporté à de nombreuses reprises. Ils ont été victimes de torture et de disparitions forcées durant leur séjour en prison. Pour rappel, l’Assemblée générale des Nations unies a appelé à la libération de Mazen Darwish et de ses collègues dans sa résolution 67/262 du 15 mai 2013, tout comme le Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire (GTDA) en janvier 2014. La résolution 2139 du Conseil de sécurité des Nations unies, adoptée le 22 février 2014, a exigé la libération de toutes les personnes détenues arbitrairement en Syrie. La Syrie reste l’un des pays les plus dangereux du monde pour les journalistes et figure à la 177e place (sur 180) du Classement 2015 établi par Reporters sans frontières.
Publié le
Updated on 20.01.2016