Massoud Hamid, lauréat du prix cyberliberté 2005

Le prix Reporters sans frontières - Fondation de France 2005, dans la catégorie "cyberdissident", a été décerné, le 7 décembre, à Massoud Hamid. Cet étudiant en journalisme avait diffusé sur un site Internet basé à l'étranger des photos d'une manifestation kurde en Syrie. Arreté en juillet 2004, il a été condamné à trois ans de prison pour "appartenance à une organisation secrète".

Le prix Reporters sans frontières - Fondation de France 2005, dans la catégorie "cyberdissident", a été décerné, le 7 décembre, à Massoud Hamid. Ce dernier avait diffusé sur un site Internet basé à l'étranger des photos d'une manifestation kurde en Syrie. Arreté en juillet 2004, il a été condamné à trois ans de prison pour "appartenance à une organisation secrète". Plus d'informations sur le prix Reporters sans frontières - Fondation de France 2005, ainsi que la liste des lauréats. Massoud Hamid est l'un des rares journalistes à avoir pu prendre et diffuser à l'étranger, sur un site basé en Allemagne (www.amude.com), des photos d'une manifestation prokurde en Syrie. Il paie aujourd'hui très cher sa prouesse. Ce jeune journaliste de 29 ans a été arrêté, le 24 juillet 2004, alors qu'il passait un examen à l'université de Damas. A l'issue d'une parodie de procès, la Cour de sûreté de l'Etat l'a condamné, le 10 octobre, à trois ans de prison. Il a été reconnu coupable d'"appartenir à une organisation secrète" et d'avoir "tenté de rattacher une partie du territoire syrien à un pays tiers". Massoud Hamid est détenu à la prison de Adra, dans la banlieue de Damas. D'après des informations recueillies auprès d'anciens prisonniers, il a passé une année à l'isolement et a été torturé à plusieurs reprises. Il aurait notamment été frappé sur la plante des pieds avec un fouet clouté. En raison de ces mauvais traitements, Massoud Hamid souffre aujourd'hui d'une paralysie des pieds, de vertiges et de maux de dos. Par ailleurs, il n'est pas autorisé à porter ses lunettes, ce qui a entraîné une grave baisse de son acuité visuelle. ll n'existe toujours pas de presse libre et indépendante en Syrie. Les habitants de ce pays n'ont aucune autre source d'information que les médias d'Etat, relais dociles de la propagande officielle. Aujourd'hui de plus en plus isolé sur la scène diplomatique, notamment depuis l'assassinat de l'ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri le 14 février 2005, Bachar el-Assad continue de contrôler scrupuleusement l'information diffusée dans le pays. L'ensemble de la presse est soumis aux avis du bureau de la censure dirigé par les services secrets du parti Baas. Les correspondants étrangers sont très surveillés et obtiennent rarement des accréditations. La Syrie, "ennemi d'Internet" La Syrie fait partie des 15 ennemis d'Internet désignés par Reporters sans frontières, en novembre 2005, aux côtés de la Chine, de Cuba, de l'Iran ou du Turkménistan. Ce pays censure les sites d'informations indépendants et les publications d'opposition, en particulier les sites prokurdes ou pro-israéliens. Le Net est également surveillé pour repérer les voix critiques du régime, et les internautes qui s'écartent de la ligne officielle sont intimidés et parfois emprisonnés. Le pouvoir limite l'accès à Internet à une minorité de privilégiés. Il filtre la Toile et surveille très étroitement les communications électroniques. Le service des postes et la Syrian Computer Society (SCS), tous deux contrôlés par l'Etat, sont les seuls fournisseurs d'accès du pays. Les connexions privées, à domicile, sont réservées aux personnes pouvant prouver qu'elles utilisent le Net pour des raisons professionnelles (médecins, avocats, hommes d'affaires, etc.). C'est la SCS qui décide de l'attribution des lignes. Un internaute avait été condamné, en 2003, à deux ans et demi de prison pour avoir simplement transféré par e-mail un bulletin d'information considéré comme illégal dans le pays.
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Updated on 20.01.2016