Maroc : six journalistes-citoyens injustement condamnés à de la prison ferme pour leur couverture du Hirak

Après huit mois de procès, les six journalistes-citoyens marocains, Mohamed al Asrihi, Rabiaa al Ablak, Abdelali Houd, Houssein el Idrissi, Foued Essaidi et Jawad al Sabiry ont été condamnés par la cour d’appel de Casablanca, le 27 juin 2018, à des peines allant jusqu’à cinq ans de prison pour leur couverture du Hirak du Rif. Reporters sans frontières (RSF) dénonce un verdict très sévère et demande la libération immédiate des six journalistes-citoyens.


Jugés aux cotés des autres manifestants du Hirak et non en tant que journalistes-citoyens,  Abdelali Houd, Mohamed al Asrihi et Rabiaa al Ablak et Hussein al Idrissi ont été condamnés à cinq ans de prison ferme et 2000 dirhams (200€) d’amende, Foued Essaidi à trois ans ferme et Jawad al Sabiry à deux années de prison ferme et 2000 dirhams (200€)  d’amende, pour des chefs d’inculpation parmi lesquels; ”diffusion de fausses nouvelles” et ”usurpation de la profession de journaliste”. Tous avaient été arrêtés en juin 2017 alors qu’ils couvraient le Hirak dans la région du Rif marocain.  

Reporters sans frontières dénonce ces peines de prison d’une extrême sévérité prononcées contre des journalistes-citoyens qui n’ont fait qu’exercer leur droit à informer sur un mouvement social qui a secoué leur pays, déclare RSF. Nous demandons leur libération immédiate”.

Hier, la même cour d’appel avait décidé de juger séparément le journaliste Hamid el Mahdaoui, directeur du site badil.info, poursuivi pour “non-dénonciation d’un crime portant atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat”. La cour devrait se prononcer sur son sort, demain, 28 juin, lors d’une audience à part.  

Le Maroc figure à la 135e place sur 180 au Classement mondial de la liberté de la presse en 2018.

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Mise à jour le 09.11.2018