Maroc : RSF dénonce l'acharnement judiciaire contre le journaliste Omar Radi
Reporters sans frontières (RSF) dénonce l’acharnement judiciaire dont est victime le journaliste d’investigation Omar Radi depuis plusieurs semaines.
Omar Radi, 33 ans, co-créateur du site d’information Le Desk, journaliste et militant des droits de l'Homme, connu pour ses enquêtes sur la corruption au Maroc ainsi que sur les mouvements sociaux tels que le Hirak du Rif, était convoqué ce 15 juillet pour être entendu au siège de la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ). C’était la cinquième fois en trois semaines que le journaliste était interrogé dans le cadre d’une enquête sur son implication présumée dans une affaire d’obtention de financements de l’étranger, en relation avec des services de renseignement.
Au cours d’une conférence de presse au siège du Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) à Rabat - la première qu’il a tenue depuis qu’il est soumis à ces interrogatoires - Omar Radi a nié les accusations qui sont portées contre lui. Il est revenu sur le contexte dans lequel cette enquête a démarré, soulignant avoir été sous surveillance “depuis plusieurs mois”, voire “des années”. Il a laissé entendre que la surveillance aurait commencé dès 2011 et se serait poursuivie depuis.
Selon le journaliste, l'explication de ce harcèlement judiciaire trouve son origine dans la publication d’un rapport d’Amnesty International établissant que son téléphone a fait l’objet d’un espionnage via Pegasus, un logiciel développé par l’entreprise israélienne NSO courant 2019.
“Reporters sans frontières dénonce l’acharnement judiciaire dont est victime le journaliste Omar Radi, déclare Souhaieb Khayati directeur du bureau Afrique du Nord de RSF. Les autorités marocaines doivent faire toute la lumière sur l’affaire de surveillance illégale dont est victime le journaliste plutôt que de le harceler”.
Devant la presse, Omar Radi a également pointé du doigt les médias proches du pouvoir qui publient des articles diffamatoires envers lui et dont il estime qu’ils servent d’arguments aux autorités pour l’incriminer, celles-ci ayant repris ces éléments lors des interrogatoires.
Le Maroc est 133ème au classement mondial de la liberté de la presse 2020 de RSF.