Le 8 août, Maka Gbossokotto, directeur de publication du quotidien Le Citoyen et correspondant de Reporters sans frontières, a été reconnu coupable "d'injures publiques" et condamné à un an de prison avec sursis, une peine assortie d'une amende de 500 000 francs CFA (750 euros). Reporters sans frontières dénonce une atteinte fondamentale à la liberté d'information.
Le 8 août dans la matinée, le tribunal de grande instance de Bangui a rendu son verdict dans le procès de Maka Gbossokotto, directeur de publication du quotidien privé Le Citoyen et correspondant de Reporters sans frontières. Le journaliste a été reconnu coupable "d'injures publiques" et condamné à un an de prison avec sursis, une peine assortie d'une amende de 500 000 francs CFA (750 euros).
"Même si Maka Gbossokotto sort libre du tribunal, nous condamnons fermement la décision des juges. Une peine de prison, même avec sursis, pour un simple délit de presse reste une atteinte fondamentale à la liberté d'information. Pendant douze mois, le journaliste va devoir travailler avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête", a déclaré Reporters sans frontières.
Les juges ont ainsi considéré que la plainte pour "injures publiques", déposée contre le directeur du Citoyen par Jean-Serge Wafio, ancien directeur général de la Société d'énergie centrafricaine (ENERCA), était fondée. Par contre, en ce qui concerne l'accusation de "diffamation", le bénéfice du doute a profité au journaliste.
" Lors de l'audience, les avocats du journaliste ont clairement démontré la véracité des faits rapportés dans les articles du Citoyen incriminés. Ayant fait son travail de journaliste de façon irréprochable, les juges n'ont pu reconnaître Maka Gbossokotto coupable de diffamation et se sont rabattus sur l'accusation d'injures publiques, notion juridique beaucoup plus floue. M. Gbossokotto a été la victime d'un véritable acharnement judiciaire dans cette affaire qui a revêtu, depuis le début, un caractère politique", a ajouté l'organisation.
Le correspondant de Reporters sans frontières était poursuivi par l'ancien directeur général de la Société d'énergie centrafricaine (ENERCA), Jean-Serge Wafio, démis de ses fonctions par le président de la république pour mauvaise gestion et accusé de détournement de fonds dans différents articles du Citoyen.
Les avocats de Maka Gbossokotto ont d'ores et déjà annoncé qu'ils comptaient faire appel de cette décision.