L'un des dirigeants de l'organisation partenaire de Reporters sans frontières à Mogadiscio recherché par des hommes armés

Reporters sans frontières est très préoccupée par la sécurité du personnel de son organisation partenaire en Somalie, l'Union nationale des journalistes somaliens (NUSOJ), après que l'un de ses dirigeants, Ali Moallim Isak, a été sérieusement menacé de mort, le 3 septembre 2007, par des inconnus armés. "L'insécurité chronique qui règne à Mogadiscio fait des journalistes des cibles faciles. Dans ce contexte, la NUSOJ a continué à travailler pour la défense de ses confrères, malgré la vague d'assassinats qui a déjà coûté la vie à sept journalistes depuis le 1er janvier. Pour démontrer sa volonté de préserver les meilleurs atouts que compte la Somalie d'aujourd'hui, le gouvernement doit prendre des mesures de protection urgentes", a déclaré l'organisation. Le 3 septembre dans la matinée, deux hommes armés se sont présentés dans les bureaux de la NUSOJ à Mogadiscio, demandant à voir Ali Moallim Isak, secrétaire chargé de l'organisation, absent à ce moment-là. Les deux hommes ont ensuite questionné plusieurs commerçants du quartier sur les habitudes du journaliste. A la mi-journée, un homme lui a téléphoné pour le menacer de mort s'il ne cessait pas ses activités, ajoutant qu'il connaissait le domicile et le lieu de travail du journaliste. Au moment de la visite des hommes armés, Ali Moallim Isak était allé rendre visite à son confrère Abdihakim Omar Jimale, journaliste de la station privée Radio Mogadishu blessé par balles, le 10 août, par des inconnus. Le lendemain de l'attentat contre celui-ci, le directeur de la station privée Radio Capital Voice, Mahad Ahmed Elmi, avait été tué alors qu'il se dirigeait vers son bureau et, quelques heures plus tard, Ali Iman Sharmarke, directeur de la station privée HornAfrik, avait trouvé la mort dans l'explosion d'un engin piégé sous sa voiture. Depuis quelques mois, l'élite intellectuelle et médiatique de Mogadiscio est la cible d'une vague d'assassinats, tandis que des attentats quotidiens ciblant les troupes éthiopiennes ou le gouvernement fédéral de transition secouent la capitale. Dans la nuit du 2 au 3 septembre, un jeune homme et un vieillard ont été abattus par des inconnus pour des raisons encore obscures. Dans la matinée du 3 septembre, un célèbre professeur de l'Institut somalien de management et d'administration, Mohamed Ahmed Hussein, alias "Dhoobaale", a été tué en plein cœur du marché de Bakara. Par ailleurs, l'organisation se joint à l'appel de la NUSOJ au gouvernement du Kenya, pour qu'il autorise le passage des journalistes somaliens bloqués à la frontière kenyo-somalienne. Selon le décompte de l'organisation somalienne de défense de la liberté de la presse, au moins treize journalistes ont récemment fui Mogadiscio pour se réfugier dans le pays voisin le plus sûr. Dix d'entre eux se trouvent actuellement bloqués à la frontière de la province nord-orientale, car le Kenya a restreint la délivrance de visas pour les citoyens somaliens pour des raisons de sécurité.
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Updated on 20.01.2016