A l'initiative de Reporters sans frontières, des journalistes, ex-otages, demandent la libération d'Ali Astamirov

Des journalistes qui ont été pris en otage au Liban, aux Philippines ou en Colombie, interpellent le Président russe Vladimir Poutine et les ravisseurs d'Ali Astamirov. Correspondant de l'AFP pour l'Ingouchie et la Tchétchénie, ce dernier a été enlevé par des hommes armés le 4 juillet 2003 à Nazran (Ingouchie) sous les yeux de ses confrères. Ses proches ignorent s'il est toujours vivant.

Nous, journalistes qui avons été retenus en otage au Liban, aux Philippines ou en Colombie, nous qui avons connu les sentiments d'abandon et d'isolement, l'angoisse de ne jamais revoir nos proches, l'incertitude permanente sur ce qui nous serait réservé, sommes extrêmement inquiets du sort de notre confrère Ali Astamirov. Correspondant de l'Agence France-Presse pour la Tchétchénie et l'Ingouchie, Ali a été enlevé le 4 juillet dernier par un groupe d'hommes armés dans le village d'Altievo, à 3 km de Nazran, la principale ville d'Ingouchie, sous les yeux de ses confrères. Agé de 34 ans, Ali est tchétchène et père de deux enfants. Il collaborait avec l'AFP depuis un an. Auparavant, il avait travaillé pour une radio privée à Grozny et, entre 1998 et le 1er octobre 1999, date du début des opérations militaires, pour la branche tchétchène de la chaîne de télévision russe NTV, alors indépendante. Dans les mois qui ont précédé son enlèvement, il a fait l'objet de plusieurs menaces anonymes et a dû déménager, craignant pour sa sécurité. A ce jour, les enquêteurs chargés du dossier à Moscou et le parquet de Nazran en Ingouchie n'ont obtenu aucun résultat significatif. Sa famille, qui a cru pouvoir affirmer, trois semaines après les faits, qu'il était vivant, n'en est plus aussi certaine aujourd'hui. Mais si personne ne connaît l'identité des ravisseurs, une chose est sûre : l'un des rares journalistes qui couvraient ce terrible conflit et son cortège d'exactions, est aujourd'hui réduit au silence. Nous demandons aux ravisseurs d'Ali Astamirov de se faire connaître et de libérer le journaliste au plus vite. Nous demandons au président Poutine de tout mettre en œuvre pour retrouver Ali et le faire libérer sans que sa vie soit mise en danger. Roger Auque, journaliste, otage au Liban en 1987 Maryse Burgot, journaliste, otage à Jolo (Philippines) en 2000 Scott Dalton, journaliste, otage en Colombie en 2003 Jean-Jacques Le Garrec, journaliste, otage à Jolo (Philippines) en 2000 Jean-Paul Kauffmann, journaliste, otage au Liban de 1985 à 1988 Andreas Lorenz, journaliste, otage à Jolo (Philippines) en 2000 Roland Madura, journaliste, otage à Jolo (Philippines) en 2000 Ruth Morris, journaliste, otage en Colombie en 2003 Jean-Louis Normandin, journaliste, otage au Liban de 1986 à 1987 Philippe Rochot, journaliste, otage au Liban en 1986
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Updated on 20.01.2016