L'immeuble de Radio Shabelle à Mogadiscio assiégé par les forces de sécurité du gouvernement, le personnel évacué
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Reporters sans frontières demande au gouvernement fédéral de transition somalien d'ordonner à ses troupes de lever le siège de l'immeuble abritant la station privée Radio Shabelle, encerclé par les forces de sécurité depuis le 18 septembre 2007 dans la matinée, et de permettre à ses journalistes de reprendre leur travail.
"La violence qui meurtrit Mogadiscio ne peut pas servir de prétexte à des actes d'une telle hostilité, prenant pour cibles le personnel de Radio Shabelle ou d'autres médias. Il est urgent que le gouvernement somalien prenne enfin des mesures pour que les journalistes de la capitale puissent remplir la mission importante qui est la leur et que les forces de sécurité reçoivent des ordres clairs pour reconnaître leur neutralité et garantir leur sécurité", a déclaré l'organisation.
Dans la matinée du 18 septembre 2007, une unité mixte de la police somalienne et des services de renseignements a tenté d'entrer dans l'immeuble abritant Radio Shabelle et le fournisseur d'accès privé Global Internet, après qu'une grenade avait été lancée contre une patrouille dans le quartier. Le garde de sécurité ayant refusé d'ouvrir, les soldats ont tiré plusieurs rafales contre l'immeuble, notamment les deuxième et troisième étages où se trouvent les bureaux de la radio, faisant voler en éclats toutes les vitres. L'un des gardes de Global Internet a été blessé et un passant non identifié a été tué, selon un journaliste de la station, contacté par Reporters sans frontières.
Les forces de sécurité ont alors fait le siège de l'immeuble pendant plusieurs heures, avant d'autoriser l'évacuation du personnel, en fin d'après-midi, selon la même source. Radio Shabelle a cessé de diffuser et la police a conservé ses positions autour de l'immeuble. Les services de Global Internet ne sont plus assurés.
L'immeuble abritant Radio Shabelle et Global Internet est situé dans le centre de Mogadiscio, non loin du carrefour le plus fréquenté de la ville, Howlwadaag Junction, et du fief des insurgés qu'est devenu le marché de Bakara. La zone est régulièrement secouée par des affrontements et des attentats. De plus, le propriétaire de l'immeuble fait partie du clan des Ayr, notoirement hostile au gouvernement de transition et dont le leader en exil et le chef militaire des tribunaux islamiques, cheikh Hassan Dahir Aweys et cheikh Youssouf Mohamed Said "Indahaade", sont des figures emblématiques. Selon les informations de Reporters sans frontières, cela pourrait expliquer l'hostilité des forces de sécurité envers ses occupants.
Publié le
Updated on
20.01.2016