Liberté provisoire pour Mohamed Lemine Ould Mahmoudi après un mois de détention

Reporters sans frontières prend acte de la mise en liberté provisoire de Mohamed Lemine Ould Mahmoudi, journaliste indépendant, le 14 avril 2005, tout en continuant de dénoncer le caractère injustifié des poursuites qui ont été engagées contre lui. « Si nous accueillons avec soulagement cette libération, nous restons préoccupés. Nous ne seront pas satisfaits tant que ce journaliste vivra sous la menace d'un procès. A nos yeux, les motifs de son incarcération sont totalement injustifiés. La pression ne doit donc pas être relâchée », a déclaré l'organisation. Saisie par un collectif d'avocats après des procédures judiciaires interminables, la cour d'appel de Nouakchott a décidé de libérer le journaliste et les deux femmes (Aïchetou Mint El Hadar et Moya Mint Boyah) qui l'accompagnaient. Le procureur, qui avait une nouvelle fois tenté de faire échouer cette demande de liberté, a été contré par le ministre de la Justice qui a ordonné leur libération. Mohamed Lemine Ould Mahmoudi était incarcéré depuis le 13 mars dernier à la prison civile de Rosso, après avoir interrogé une jeune femme qu'une ONG locale avait identifiée comme une esclave en fuite. Sa première demande de remise en liberté, le 31 mars, avait été rejetée. ____________________________________ 8.04.2005 - La classe politique réunie pour un forum sur la démocratie pendant qu'un journaliste croupit en prison A l'occasion du Forum des valeurs démocratiques et de la citoyenneté organisé les 11 et 12 avril 2005 à Nouakchott, Reporters sans frontières appelle les partis politiques d'opposition à exiger la libération immédiate du journaliste indépendant Mohamed Lemine Ould Mahmoudi, détenu dans la prison civile de Rosso depuis le 13 mars. « La libération de ce journaliste est un préalable indispensable à tout processus de dialogue sur la démocratie. Le Rassemblement pour la démocratie et l'unité (RDU, parti présidentiel) ne peut pas vouloir renouer 'un dialogue national citoyen en vue de l'instauration et de la pérennisation d'une culture démocratique', comme il l'a indiqué, et tolérer la détention continue d'un journaliste dans des conditions lamentables, sans aucune raison valable. Si le président Maaouya Ould Taya, qui recevra, le 11 mars prochain, à Paris, un prix de l'Unesco en récompense de sa campagne contre l'analphabétisme, veut être pris au sérieux, il doit mettre un terme à cette détention et abandonner les charges portées contre Mohamed Lemine Ould Mahmoudi. Dans le cas contraire, ses intentions ne pourraient être jugées cohérentes », a déclaré l'organisation. Perdu dans des procédures judiciaires sans fin, placé sous mandat de dépôt le 13 mars 2005, Mohamed Lemine Ould Mahmoudi a été convoqué devant le juge d'instruction le 5 avril. Aucune décision n'a été prise. Le juge affirme continuer d'examiner le dossier du journaliste et a rejeté une demande de liberté provisoire. Interrogé par Reporters sans frontières, son avocat, Me Elbar, redoute que l'affaire ne soit portée devant la cour criminelle. Le journaliste indépendant est accusé d'avoir prétendument porté « atteinte à l'image de marque » de la Mauritanie après avoir interviewé une jeune femme qu'une ONG locale avait identifiée comme une esclave en fuite.
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Updated on 20.01.2016