Liberté provisoire accordée au défenseur des droits de l'homme Tarek Soussi

Reporters sans frontières prend acte de la décision de la cour d'appel de Bizerte (60 km au nord de Tunis) qui a penché, le 25 septembre 2008, en faveur de la libération provisoire de Tarek Soussi, membre de l'Association internationale de soutien aux prisonniers politiques (AISPP). Le militant des droits de l'homme reste toutefois poursuivi pour “propagation de fausses nouvelles de nature à troubler l'ordre public”. “Tarek Soussi a retrouvé les siens après vingt-neuf jours de détention abusive. Son réquisitoire sur l'une des chaînes d'information les plus populaires dans le monde arabe n'était pas du goût des autorités tunisiennes qui semblent vouloir faire de ce procès un exemple pour tous les dissidents tunisiens. La liberté d'expression est toujours un exercice périlleux sous le régime du président Zine el-Abidine Ben Ali“, a déclaré l'organisation. Tarek Soussi, 48 ans, avait participé, le 26 août 2008, sur Al-Jazira, à un journal d'informations consacré à l'actualité des pays de l'Afrique du Nord. Il y avait dénoncé, au nom de l'AISPP, l'interpellation abusive de sept jeunes de Bizerte, qu'il avait assimilée à un “enlèvement“. Les autorités judiciaires ont affirmé que ces individus étaient "en garde à vue dans le cadre d'une enquête portant atteinte aux personnes et aux biens". Elles ont décidé de poursuivre Tarek Soussi pour “propagation de fausses nouvelles de nature à troubler l'ordre public”, un délit passible de trois ans de prison. “C'est un petit pas hésitant allant dans le bon sens, mais les chefs d'inculpation sont toujours engagés contre Tarek Soussi qui n'est pas à l'abri d'un retour en prison” a indiqué à Reporters sans frontières Samir Dilou, l'un de ses avocats. Aucune date n'a encore été fixée pour la reprise du procès. Sur le même sujet : 9.09.2008 - Un défenseur des droits de l'homme en prison après s'être exprimé sur Al-Jazira
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Updated on 20.01.2016