Libération sous caution du journaliste Ramin Jahanbeglou

Reporters sans frontières prend acte de la libération sous caution de Ramin Jahanbeglou, incarcéré depuis quatre mois à la prison d'Evine, à Téhéran. Le journaliste avait été arrêté le 28 avril à l'aéroport de Téhéran, alors qu'il devait assister à une conférence sur l'Iran, à l'étranger. Il avait été placé en isolement dans le dortoir 209 de la prison d'Evine. Le 3 juillet 2006, le ministre des Renseignements, Gholam Hossein Mohseni Ejeie, avait accusé le journaliste d'espionnage et "d'avoir été partie prenante dans une tentative des Etats-Unis de mener une "révolution de velours" en Iran". Détenteur d'un doctorat en philosophie de l'Université de la Sorbonne à Paris, Ramin Jahanbeglou est responsable du groupe "Pensée moderne" du Centre des recherches culturelles iraniennes. Il a également collaboré à plusieurs médias réformateurs tels que Gardonn et Kian (aujourd'hui suspendus), et écrit de nombreux livres sur la démocratie, la laïcité et la non-violence. Ramin Jahanbeglou a collaboré à plusieurs médias étrangers dont la BBC et les revues françaises Esprit et Etudes et projets. ------------------------------------------------------------------ 12.07.06 - La "révolution de velours", nouveau prétexte invoqué par Téhéran pour garder le journaliste Ramin Jahanbeglou en prison Reporters sans frontières dénonce fermement les méthodes répressives utilisées par le pouvoir, à Téhéran, contre le journaliste Ramin Jahanbeglou et s'inquiète de la multiplication des arrestations de journalistes en Iran. "Accuser Ramin Jahabeglou d'avoir contribué à la préparation d'une "révolution de velours" est une nouvelle manoeuvre politique du gouvernement destinée à museler encore un peu plus la presse. Nous craignons qu'après avoir suspendu définitivement plus d'une vingtaine de journaux, convoqué des dizaines de journalistes depuis le début de l'année 2006 et interdit à d'autres de quitter le pays, les autorités iraniennes ne lancent une nouvelle vague d'arrestations de journalistes", a déclaré l'organisation. Akbar Ganji, journaliste iranien, actuellement en tournée internationale suite à sa récente libération, a lancé un appel à la communauté iranienne et à la presse. Il appelle à un rassemblement et demande la libération de l'ensemble des prisonniers d'opinion, et notamment Ramin Jahanbeglou. Le 3 juillet 2006, le ministre des Renseignements Gholam Hossein Mohseni Ejeie a accusé le journaliste Ramin Jahanbeglou, emprisonné depuis le 28 avril, "d'avoir été partie prenante dans une tentative des Etats-Unis de mener une "révolution de velours" en Iran." Quelques jours plus tard, Saïd Mortazavi, procureur de la ville de Téhéran a désigné le juge Hassan Hadad déjà responsable de plusieurs arrestations de journalistes et, selon plusieurs témoignages, ancien tortionnaire de la prison d'Evine dans les années 80, vice-procureur en charge des affaires de sécurité. Il a pour mission de réprimer "avec force les problèmes sécuritaires, d'espionnage, de renversement de régime et d'atteinte à l'ordre public" et, depuis avril 2000, de réprimer la presse, considérée comme "un ennemi ". Cette nomination fait craindre une nouvelle vague d'arrestations parmi les milieux dissidents. Le journaliste et intellectuel Ramin Jahanbeglou a été arrêté le 28 avril à l'aéroport de Téhéran, alors qu'il devait assister à une conférence sur l'Iran à l'étranger. Il a été placé en isolement dans le dortoir sécuritaire 209 de la prison d'Evine. Ramin Jahanbeglou collabore également à plusieurs médias étrangers dont la BBC et les revues françaises Esprit et Etudes et projets. Reporters sans frontières rappelle que douze journalistes et bloggers, dont Mana Neyestani, Mehrdad Qassemfar, Orouj Amiri, Ali Hamed Iman et Abolfazel Vessali sont toujours détenus en prison. Ils sont incarcérés depuis des mois sans que leur avocat puisse avoir accès à leur dossier ou leur rendre visite.
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Updated on 20.01.2016