Libération provisoire d'un journaliste après quatre jours de détention illégale

Evariste Ngaralbaye, journaliste de l'hebdomadaire privé Notre Temps, a été libéré provisoirement dans l'après-midi du 31 octobre 2006, après avoir été enfermé pendant quatre jours avec des prisonniers de droit commun. Le ministre de la justice, Abderamane Djasnabaille, a ordonné sa libération pour vice de procédure. Le journaliste avait en effet été arrêté avant que la plainte ne soit déposée. Poursuivi par la direction de la gendarmerie nationale pour "diffamation" et "atteinte à l'honneur et au moral des troupes", Evariste Ngaralbaye devrait comparaître le 2 novembre 2006 devant le tribunal de première instance de N'Djamena. --------------------------------------------------------------- 30.10.2006 Un journaliste détenu depuis quatre jours par la police Reporters sans frontières demande la remise en liberté d'Evariste Ngaralbaye, journaliste de l'hebdomadaire privé Notre Temps, détenu depuis quatre jours par la gendarmerie nationale. "Nous protestons contre le maintien en détention d'Evariste Ngaralbaye. Il est essentiel qu'il soit relâché immédiatement. Nous rappelons aux autorités tchadiennes que les journalistes ont le droit d'écrire sur un sujet d'intérêt public tel que l'armée, sans risque d'être emprisonnés", a déclaré Reporters sans frontières. Le 27 octobre 2006, le journaliste, convoqué à la section nationale de recherches judiciaires (SNRJ) de la gendarmerie à N'Djamena, a aussitôt été mis en cellule, sans motif. Le procureur de la République, interrogé par le directeur de publication de Notre Temps et le président de la Ligue tchadienne des droits de l'homme, a expliqué que cette arrestation était liée à la publication, dans le numéro 274 de l'hebdomadaire, d'un article intitulé "Conflit de l'Est : une guerre inutile", traitant du cas des enfants soldats. La veille, le ministre de la Défense avait donné une conférence de presse au cours de laquelle il mettait en garde les journaux dont les écrits "salissent l'armée" sans fournir de preuves, et opposait un démenti à l'enrôlement d'enfants dans l'armée.
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Updated on 20.01.2016