Libération d'un journaliste et militant des droits de l'homme et de son fils après six mois d'emprisonnement

Ali Abdallah, 52 ans, militant des droits de l'homme et collaborateur occasionnal du journal émirati Al-Khalij, et des médias libanais Assafir et An-Nahar, et son fils Mohammad Abdallah, 22 ans, étudiant, ont été libérés le 4 octobre 2006, au terme d'une peine de six mois d'emprisonnement. Ils avaient été condamnés pour avoir “dénoncé les lois d'état d'urgence”, en vigueur depuis 1963, et “insulté le président de la Cour de sûreté de l'Etat”, a annoncé leur avocat Khalil Maatouk. ---------------------------------------- 21.08.2006 - Un journaliste et son fils jugés pour "troubles à l'ordre public" Reporters sans frontières s'inquiète du sort de Ali Abdallah, journaliste free-lance travaillant notamment pour les journaux Al-Khalij, Assafir et An-Nahar, et de son fils, Mohammad, passés en jugement le 14 août 2006 après cinq mois de détention. Les deux inculpés ont comparu devant le tribunal militaire de Damas pour répondre des délits de "trouble à l'ordre public", "diffusion de fausses nouvelles de nature à porter atteinte au prestige financier de l'Etat" et "insultes sur la personne d'un haut fonctionnaire" en vertu des articles 287 et 385 du code pénal. Reporters sans frontières appelle à la relaxe et la libération immédiate de Ali et Mohammad Abdallah, arrêtés et détenus arbitrairement pour avoir exercé leur droit à la libre expression et à la critique. Ali Abdallah a été arrêté le 23 mars 2006 après avoir critiqué la politique nationale, notamment dans un article qualifiant de "faible" l'économie syrienne. Apprenant cela, Mohammad Abdallah a contacté la chaîne satellitaire Al-Jazira pour dénoncer l'arrestation de son père et a été lui aussi interpellé. Pendant leur audience, Ali et Mohammad Abdallah ont déclaré avoir signé des aveux sous la torture après avoir subi des violences durant les interrogatoires préliminaires. Selon Razan Zaitounehavocate de la défense, l'arrestation de Ali Abdallah a été menée sans mandat judiciaire par des agents de sécurité en civil qui ont refusé de décliner leur identité. Les inculpés ont été détenus au secret pendant un mois sans que les avocats ni la famille ne soient informés de leur lieu de détention et n'obtiennent le droit de communiquer avec eux. Présentée dans un premier temps devant une juridiction ordinaire, l'affaire a été renvoyée devant la Haute Cour de sécurité de l'Etat puis devant le tribunal militaire de Damas. Ce dernier a décidé lors d'une première audience, le 26 juillet 2006, de reporter le procès au 14 août pour vérification d'identité. Au final, les plaidoiries ont été fixées à la date du 27 septembre. "Ali et Mohammad Abdallah sont détenus depuis près de cinq mois maintenant, dans des conditions inacceptables et dans l'attente d'une décision de justice qui ne cesse d'être reportée. De telles atteintes aux droits de l'homme sont insupportables et nous condamnons vivement cette situation", a déclaré Reporters sans frontières. Ali Abdallah avait déjà été arrêté le 26 mai 2005 pour avoir invité le mouvement des Frères musulmans au Salon Atassi, le seul forum politique toléré en Syrie. Il avait été libéré près de six mois plus tard, le 4 novembre 2005. Bachar el-Assad, président de la Syrie, est l'un des 38 prédateurs de la liberté de la presse dans le monde dénoncés par Reporters sans frontières.
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Updated on 20.01.2016