Libération d'un cameraman de Reuters détenu huit mois par l'armée américaine

Reporters sans frontières est soulagée de la libération, le 21 janvier 2005, du cameraman de l'agence de presse britannique Reuters, Samer Mohammed Noor, détenu depuis le 5 juin 2005, par l'armée américaine en Irak.

Reporters sans frontières est soulagée de la libération, le 21 janvier 2005, du cameraman de l'agence de presse britannique Reuters, Samer Mohammed Noor, détenu depuis le 5 juin 2005, par l'armée américaine en Irak. "Nous sommes soulagés de la libération de Samer Mohamed Noor. Cependant, nous ne comprenons pas les raisons qui ont justifié son maintien en détention pendant plus de huit mois, d'autant plus qu'aucune preuve tangible n'a été retenue contre lui. Les forces américaines doivent fournir des explications sur cette affaire et si elles ont commis une erreur, il est de leur devoir de présenter des excuses au cameraman, à sa famille et au média qui l'emploie", a déclaré l'organisation. "Nous réitérons notre appel à la libération du journaliste de CBS News, Abdel Amir Younes Hussein, détenu sans jugement depuis plus de dix mois", a ajouté Reporters sans frontières. Samer Mohamed Noor a été arrêté chez lui dans le quartier Tall Afar (nord de Bagdad), le 5 juin 2005, lors d'une fouille de routine par l'armée irakienne. Son frère, interpellé en même temps que lui, avait été libéré peu après. Il a rapporté que le cameraman avait été battu par les soldats irakiens, jusqu'à perdre connaissance. Remis ensuite à l'armée américaine, il avait été initialement détenu à la prison d'Abou Ghraîb avant d'être transféré vers Camp Bucca (près de Bassorah). Abdel Amir Younes Hussein, cameraman pour la chaîne de télévision CBS News est toujours détenu à la prison de Camp Bucca. Arrêté le 5 avril 2005 par l'armée américaine à Mossoul, il a été détenu à Abou Graib dans un premier temps avant d'être transféré le 7 juillet à Camp Bucca. CBS News a plusieurs fois condamné la détention de son cameraman et dénoncé le flou juridique qui entoure ce dossier : les autorités militaires américaines n'ont divulgué aucune des preuves dont elles disent disposer contre le cameraman. Il n'a ni accès à un avocat ni le droit de recevoir la visite de sa famille ou de son employeur. -------------------------------------------------------------------------- 16.01.2006 - Irak Libération de deux journalistes détenus depuis plusieurs mois par l'armée américaine Reporters sans frontières prend acte de la libération de Majeed Hameed, correspondant en Irak de la chaîne de télévision Al-Arabiya et de Ali Omar Abraham Al Mashadani cameraman de Reuters, libérés le 15 janvier 2006 après plusieurs mois de détention au centre de détention de Camp Bucca (Bagdad). "Nous sommes soulagés de la libération de ces deux journalistes. Cependant, nous appelons l'armée américaine à faire preuve de discernement et de modération à l'avenir afin de ne plus procéder à des arrestations et des détentions arbitraires de professionnels des médias," a déclaré Reporters sans frontières. "Nous réitérons notre appel à la libération des deux autres journalistes emprisonnés, Samer Mohamed Noor et Abdel Amir Younes Hussein. Les forces américaines doivent fournir rapidement des preuves de leurs allégations contre ces journalistes ou les relâcher dans les plus brefs délais," a ajouté l'organisation. Ali Omar Abrahem Al-Mashadani avait été arrêté le 8 août 2005 au cours d'une fouille de routine dans le quartier de Ramadi ouest de Bagdad). Majeed Hameed avait été arrêté par les troupes américaines, lors des funérailles de l'un de ses proches, dans le même quartier, le 15 septembre 2005. Tous deux ont été détenus "au secret" pendant plusieurs mois sans la moindre inculpation. Les nombreuses demandes formulées par les employeurs des deux professionnels de la presse afin d'obtenir des précisions sur les motifs de leur arrestation sont restées sans réponse. Avocats, familles et employeurs ont essuyé plusieurs refus à leurs demandes de visite. Deux autres professionnels des médias Irakiens, travaillant pour des médias internationaux, sont toujours détenus depuis plusieurs mois sans justification. Le cameraman de CBS News, Abdel Amir Younes Hussein et le journaliste Samer Mohamed Noor travaillant pour l'agence de presse britannique Reuters, arrêtés respectivement le 5 avril et le 5 juin 2005, sont encore derrière les barreaux de Camp Bucca. Par ailleurs, le 12 janvier 2006, un groupe d'hommes non identifié a attaqué et assassiné à Alshoola (nord de Bagdad) le cameraman de la chaîne de télévision satellite Al- Baghdadia, Louai Salam Radeef, blessant également son assistant Amer Mohammed. Il s'agit du 77e professionnel des médias tué en Irak. L'enlèvement de la journaliste indépendante américaine Jill Carroll, travaillant notamment pour le Christian Science Monitor n'a toujours pas été revendiqué. La correspondante a été kidnappée le 7 janvier 2006 dans le quartier d'Adel à l'ouest de Bagdad. Allan Enwiyah, son interprète irakien, a été tué. 35 professionnels des médias ont été enlevés en Irak depuis le début de la guerre en mars 2003. Enfin, Phil Sands, reporter au quotidien arabe anglophone de Dubaï Emirates Today, a été enlevé le 26 décembre 2005 à Bagdad et libéré cinq jours plus tard par l'armée américaine. La disparition du journaliste était passée inaperçue. Le porte-parole du commandement central américain, le capitaine Eric Clarke, a déclaré à la presse que "c'était un cas extraordinaire. Personne n'avait jamais su que Sands avait disparu".
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Updated on 20.01.2016