Libération du second journaliste interrogé sur la mutinerie de Diffa

Le 30 août 2002, Boulama Ligari, journaliste de Radio Anfani, a été libéré . Il avait été interpellé par la gendarmerie de Diffa. Il aurait été arrêté en raison de ses reportages sur une mutinerie de soldats qui s'est déroulée dans cette ville au début du mois d'août.

30.08.02 Boulama Ligari, journaliste de la radio privée Anfani a été libéré le 30 août après qu'on lui a signifié que son dossier était vide. La gendarmerie de Diffa l'avait arrêté car elle lui reprochait la "diffusion de fausses nouvelles" dans ses reportages sur la mutinerie de soldats. _________________________________________________________________ 27.08.02 - Un second journaliste arrêté dans le cadre de l'enquête sur la mutinerie de Diffa Le 27 août 2002, Boulama Ligari, journaliste de la station privée Radio Anfani, a été interpellé par la gendarmerie de Diffa (1 500 km à l'est de Niamey). Aucune explication n'a été fournie par les autorités mais, selon plusieurs sources locales, le journaliste aurait été arrêté en raison des reportages qu'il avait réalisés sur une mutinerie de soldats dans cette ville, au début du mois d'août. Depuis plusieurs heures, des gendarmes sont également postés devant les locaux de la station à Diffa, sans empêcher Radio Anfani d'émettre. "A notre connaissance, ce journaliste n'a fait que son travail. Les autorités doivent cesser de s'en prendre aux journalistes qui ont couvert cette mutinerie", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières, dans un courrier adressé au Premier ministre, Hama Amadou. "Les professionnels de la presse ne sont pas des auxiliaires de police et ils n'ont pas à fournir des renseignements à la gendarmerie quand elle enquête sur des événements politiques", a ajouté M. Ménard. L'organisation a demandé au chef du gouvernement de tout mettre en œuvre afin que Boulama Ligari soit libéré immédiatement. Reporters sans frontières a rappelé que le Niger a ratifié le Pacte international relatif aux droits civils et politiques qui garantit la liberté d'expression. Déjà, le 23 août, Moussa Kaka, correspondant local de Radio France Internationale (RFI) et de Reporters sans frontières, et directeur de la station privée Radio Saraounia, avait été interpellé pendant près de dix heures par le Haut Commandement de la gendarmerie nationale de Niamey. Le journaliste avait été interrogé sur ses sources d'informations concernant ses reportages sur la mutinerie. Au début du mois d'août, suite à cette mutinerie, le président de la République avait déclaré l'état de mise en garde et pris des dispositions restreignant la liberté de la presse et d'expression. Un décret avait interdit "la propagation, par tout moyen de communication, d'informations ou d'allégations de nature à mettre en cause les opérations de défense nationale". Les autorités avaient menacé de prendre des sanctions contre les journalistes qui ne respecteraient pas ces nouvelles mesures. Reporters sans frontières a également rappelé qu'un autre journaliste est détenu à la prison civile de Niamey depuis le 18 juin 2002. Adoulaye Tiémogo, directeur de publication du Canard déchaîné, a été condamné à une peine de huit mois de prison pour diffamation. Le Premier ministre, Hama Amadou, avait porté plainte contre le journaliste après la publication de trois articles très critiques dans le Canard déchaîné. Le journaliste y accusait le chef du gouvernement de vouloir corrompre le président de l'Assemblée nationale pour conserver son fauteuil de Premier ministre.
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Updated on 20.01.2016