Libération du journaliste libanais enlevé par une faction de l’ASL

Lire en arabe (بالعربية) Reporters sans frontières est soulagée par la libération, dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre 2012, du journaliste libanais Fidaa Itani. Il avait été enlevé le 25 octobre 2012 par la Brigade de la tempête du nord - un groupe de l’Armée syrienne libre (ASL) présent dans la région d’Aâzaz (Nord d’Alep). Contacté par Reporters sans frontières, Fidaa Itani raconte : “J’ai été kidnappé au poste frontière Bab Al-Salami, qui se situe entre la ville d’Aâzaz et la Turquie, le 25 octobre dernier. On m’a d’abord conduit les yeux bandés dans un lieu inconnu. J’ai ensuite été placé dans une cellule, ou je suis resté pendant toute la durée de ma détention. Je n’étais donc pas placé en “résidence surveillée”. “Malgré l’internement, la mauvaise qualité de l’eau et de la nourriture, j’ai été traité convenablement. Lors de mon interrogatoire, mes ravisseurs m’ont posé de nombreuses questions sur mes relations avec le régime de Bachar Al-Assad et le Hezbollah. Je leur ai expliqué que j’avais toujours travaillé en bons termes avec l’ASL. Après six jours de détention, ils ont fini par me libérer près de la frontière turque”. Voir son témoignage à LBCI : http://www.youtube.com/watch?v=Awb7GvXHfp8&feature=player_embedded#! Reporters sans frontières rappelle que, comme stipulé dans son code de conduite, l’Armée syrienne libre doit veiller à la protection et à la sécurité des populations civiles, et par conséquent celles des journalistes, qu’ils soient syriens ou étrangers. Le commandement de l’ASL doit condamner fermement et publiquement de tels enlèvements de professionnels de l’information par des groupes qui lui sont affiliés. Les déclarations forcées filmées doivent également être prohibées. Quatre journalistes étrangers sont toujours enlevés: * Le 9 octobre 2012, une faction de l’Armée syrienne libre a kidnappé la journaliste ukrainienne Ankhar Kochneva, qui collabore avec de nombreux médias russes, notamment comme interprète. Ankhar Kochneva a pu confirmer son enlèvement, le 9 octobre, par téléphone. Les 12 et 13 octobre, elle a pu contacter la chaîne russe NTV, média pour lequel elle sert d’interprète. Le 8 novembre dernier, une vidéo de la journaliste a été publiée, dans laquelle elle demande aux autorités ukrainiennes, russes et syriennes d’accéder aux demandes de ses ravisseurs. * Cüneyt Ünal, cameraman de la chaîne américaine Al-Hurra, a été enlevé à Alep le 20 août 2012. Le journaliste est apparu le 26 août 2012 sur une vidéo diffusée par la chaîne pro-gouvernementale syrienne Al-Ikhbariya, visiblement épuisé, des ecchymoses sous les yeux. Le 27 octobre, l’organisation humanitaire turque IHH a posté sur son site une photo du journaliste, datée du 24 octobre 2012. Photo obtenue par une des délégations de l’organisation lors d’une visite d’un centre de détention. * Le journaliste jordanien de la chaîne Al-Hurra, Bashar Fahmi Al-Kadumi, a disparu à Alep, le 20 août 2012, en même temps que son confrère Cüneyt Ünal. Blessé à l’épaule, le reporter jordanien aurait été admis dans un hôpital de la capitale syrienne, où il aurait été soigné. Il serait aujourd’hui aux mains des autorités syriennes. Malgré le communiqué publié le 4 septembre 2012, par le ministère syrien de l’Information, affirmant le contraire. * Austin Tice, journaliste américain collaborant avec le Washington Post, Al-Jazeera English et McClatchy, a disparu depuis le 13 août 2012, alors qu’il couvrait les événements dans la banlieue de Damas. Le 26 septembre 2012, une vidéo le montrant aux mains de djihadistes a été postée sur Internet. Il s’agit de la seule preuve de vie depuis sa disparition, mais elle ne donne aucune indication sur le lieu actuel de sa détention, ni sur l’identité exacte de ses ravisseurs et la nature de leurs revendications. Le 12 novembre, ses parents ont organisé une conférence de presse à Beyrouth afin de demander sa libération. Par ailleurs, 23 journalistes et 19 citoyens-journalistes syriens sont toujours incarcérés dans les prisons du régime syrien.