Libération du journaliste Hamadi Jebali et des "internautes de Zarzis"

Reporters sans frontières prend acte de la libération de Hamadi Jebali, directeur de l'hebdomadaire Al Fajr, le 25 février 2006, après 15 ans de détention. Les autorités tunisiennes ont également libérés les "internautes de Zarzis", emprisonnés depuis avril 2004. "Nous sommes soulagés de la décision des autorités tunisiennes. Il n'en reste pas moins que Hamadi Jebali a passé plus de quinze ans derrière les barreaux dans des conditions déplorables après un simulacre de procès : il a également effectué de nombreuses grèves de la faim, et s'est retrouvé plusieurs fois confiné à l'isolement. Nous espérons que plus personne n'aura à subir un sort similaire en Tunisie", a déclaré Reporters sans frontières. "Nous demeurons inquiets pour la situation de la liberté de la presse dans un pays où les professionnels des médias ne peuvent pas s'exprimer librement et sont régulièrement harcelés", a ajouté l'organisation. Le journaliste Hamadi Jebali et le groupe des six internautes dits "de Zarzis" font partie des 1600 prisonniers ayant bénéficié d'une grâce présidentielle, le 25 février 2006. Hamadi Jebali, directeur de l'hebdomadaire Al Fajr, organe du mouvement islamiste An Nahda, était détenu depuis 1991. Il avait été condamné à un an de prison pour « diffamation » après la publication d'un article de l'avocat Mohammed Nouri demandant la suppression des tribunaux militaires. Le 28 août 1992, il avait été condamné à seize ans de prison pour « appartenance à une organisation illégale » et « volonté de changer la nature de l'Etat ». Le procès s'est déroulé dans des conditions déplorables au regard des standards internationaux. Les membres du groupe de Zarzis avaient été condamnés en avril 2004 à dix-neuf ans et trois mois de prison pour "constitution de bande ayant pour objet la préparation d'attentats, tentative de vol et détention de produits explosifs". Leur peine avait été ramenée en décembre 2004 à treize ans. Il y a plus de 15 ans, Reporters sans frontières mettait en place le "parrainage" et appelait les médias internationaux à soutenir un journaliste emprisonné. Plus de 200 rédactions dans le monde soutiennent ainsi un confrère en demandant régulièrement sa libération aux autorités concernées et en médiatisant sa situation pour que son cas ne tombe pas dans l'oubli. ------------- Créer votre blog avec Reporters sans frontières : www.rsfblog.org
Publié le
Updated on 20.01.2016