James Brandon de l'hebdomadaire britannique Sunday Telegraph, enlevé le 12 août dans un hôtel de Bassorah (sud de l'Irak), a été libéré le 13 août en fin d'après-midi. Ces ravisseurs menaçaient de l'exécuter si l'armée américaine ne se retirait pas de la ville sainte chiite de Najaf. Il aurait été libéré grâce à l'intervention du leader chiite Moqtada Sadr.
James Brandon a été libéré le 13 août, dans l'après-midi, comme a pu le constater un photographe de l'AFP. Le journaliste free-lance du Sunday Telegraph s'est entretenu par téléphone avec un membre de l'agence AP à qui il a confirmé qu'il allait bien. Il a précisé qu'il devait sa libération à l'intervention du chef radical chiite Moqtada Sadr et de ses négociations auprès des ravisseurs.
Après sa libération, le journaliste s'est rendu dans les locaux du représentant de Moqtada Sadr à Bassorah.
Cheikh Akram al-Kaabi, un proche collaborateur de Moqtada Sadr, avait lancé un appel " solennel " aux ravisseurs du journaliste pour demander sa libération immédiate. Le bureau de Moqtada Sadr a nié toute implication dans cet enlèvement.
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13.08.2004 - Un journaliste britannique enlevé et menacé de mort à Bassorah
Reporters sans frontières condamne fermement l'enlèvement, le
12 août 2004, dans un hôtel de Bassorah (sud de l'Irak), de James Brandon de l'hebdomadaire britannique Sunday Telegraph, et le chantage odieux des ravisseurs qui menacent de l'exécuter si les forces américaines ne se retirent pas de Najaf dans les 24 heures.
" Nous demandons aux ravisseurs de libérer immédiatement et inconditionnellement James Brandon. Les journalistes sont des civils et ne sont pas partie prenante du conflit. Leur mission est d'informer. Ils ne peuvent en aucun cas être une monnaie d'échange. Avec 33 tués à ce jour, les journalistes et collaborateurs des médias ont déjà payé un très lourd tribu à ce conflit et continuent d'exercer leur travail dans des conditions extrêmement difficiles. L'enlèvement de James Brandon et les menaces de mort à son encontre constituent une menace pour l'ensemble de la profession travaillant en Irak ", a déclaré Reporters sans frontières.
James Brandon, 23 ans, a été enlevé dans sa chambre d'hôtel, le 12 août dans la soirée par plusieurs dizaines d'hommes armés, non identifiés. Selon l'Agence France-Presse (AFP) ces hommes masqués ont demandé à l'hôtelier le registre des clients, l'accusant d'héberger des étrangers. Ils seraient par la suite montés dans la chambre du journaliste et l'auraient forcé à les suivre. Selon l'agence AP, James Brandon aurait reçu deux balles dans la jambe avant d'être enlevé par ses ravisseurs.
La radio britannique BBC et l'agence de presse Reuters ont fait état d'images provenant d'une cassette vidéo dans laquelle les ravisseurs ont posé comme condition à la libération du journaliste l'évacuation, dans les 24 heures, de Najaf par les forces américaines qui menacent de lancer l'assaut contre la ville sainte chiite. Ils se seraient présentés comme les " fils du peuple irakien ", mais rien n'indique pour l'instant précisément leur identité. Dans cette cassette vidéo, James Brandon, qui donnait son nom et celui du journal pour lequel il travaille, insistait sur le fait qu'il n'était que journaliste et que sa mission était d'informer.
Le rédacteur en chef adjoint du Sunday Telegraph, Matthew d'Ancona, a confirmé que James Brandon était à Bassorah pour collecter des informations pour un article devant paraître dans la prochaine édition du journal. " Nous suivons la situation avec la plus grande inquiétude ", a-t-il déclaré.