Libération des directeurs d'Errissala et d'Essafir
Organisation :
Reporters sans frontières exprime son soulagement à l'annonce de la libération de Kamel Bousaâd et de Berkane Bouderbala. Les directeurs des deux hebdomadaires Errissala et Essafir ont été libérés le 15 mars, après plus d'un mois de détention à la prison de Serkadji. Ils avaient été incarcérés les 8 et 11 février, pour avoir reproduit des caricatures du prophète Mahomet. Le ministère de la Communication avait déposé une plainte pour offense au Prophète, sur la base de l'article 144 bis alinéa 2 du code pénal : "Est punie de trois à cinq ans de prison ferme toute personne qui offense le Prophète et les envoyés de Dieu ou dénigre le dogme ou les préceptes de l'Islam."
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12.02.2006 Caricatures : deux directeurs d'hebdomadaires incarcérés, Reporters sans frontières dénonce une mesure "absurde et dangereuse"
Reporters sans frontières proteste vivement contre la mise en détention, les 8 et 11 février 2006, de Kamel Bousaâd et de Berkane Bouderbala, respectivement directeurs des hebdomadaires arabophones Errisala et Essafir pour avoir reproduit des caricatures de Mahomet publiées dans le quotidien danois Jyllands Posten. Les deux publications ont été suspendues et leurs directeurs risquent la prison ferme.
"On peut difficilement soupçonner Kamel Bousaâd et Berkane Bouderbala d'avoir cherché à offenser l'Islam et le Prophète en reproduisant les caricatures. Outre que la caricature fait partie des genres journalistiques, on ne peut reprocher à des journalistes de tenter d'expliquer l'agitation provoquée par les dessins du quotidien danois, sans faire la moindre référence à l'objet de cette controverse. C'est pourquoi l'incarcération des deux hommes est absurde et dangereuse. Nous appelons le ministère de la Communication, qui a engagé les poursuites à leur encontre, à retirer sa plainte et à rétablir l'autorisation de parution des deux titres", a déclaré Reporters sans frontières.
Dans leurs éditions du 2 février, l'hebdomadaire Essafir et son supplément religieux Errisala ont reproduit trois des caricatures de Mahomet parues en septembre 2005 dans le quotidien danois Jyllands-Posten. Le ministère de la Communication a aussitôt déposé deux plaintes auprès du parquet d'Alger. Le directeur d'Errisala, Kamel Bousaâd, a été arrêté et placé sous mandat de dépôt le 8 février à la prison Serkadji d'Alger. Le directeur d'Essafir, Berkane Bouderbala, a été incarcéré au même endroit le matin du 11 février.
Selon l'article 144 bis alinéa 2 du code pénal : "Est punie de trois à cinq ans de prison ferme toute personne qui offense le Prophète et les envoyés de Dieu ou dénigre le dogme ou les préceptes de l'Islam." En plus des charges qui pèsent contre les deux directeurs, Essafir et Errisala font l'objet d'une suspension administrative.
Pour avoir également reproduit les caricatures de Mahomet à titre informatif, les directeurs des chaînes publiques Canal Algérie et A3 ont été relevés cette semaine de leurs fonctions par leur directeur général.
Publié le
Updated on
20.01.2016