Libération des deux journalistes du Somaliland

Reporters sans frontières a appris avec soulagement la libération, le 9 août 2009, des deux journalistes somaliens Ahmed Saleyman Dhuhul et Sayid Osman Mire, travaillant pour la station de radio privée Horyaal Radio et membres du Somaliland Journalists Associations (SOLJA). Arrêtés le 13 juillet, ils ont retrouvé la liberté, 28 jours de détention plus tard, après versement d'une amende. Le 8 août 2009, la cour d'Hargeisa a condamné les deux journalistes à six mois de prison ferme et à une amende de 300 000 Somaliland Shilling (environ 30 euros). Au Somaliland, les peines de prison de moins d'un an étant convertibles en amende, les deux journalistes ont pu payer la somme de 2 500 000 Somaliland Shilling (environ 260 euros) pour retrouver leur liberté le 9 août. L'organisation regrette la condamnation des deux journalistes par la cour d'Hargeisa. -------------------------- 17.07.09 - Deux journalistes arrêtés et une répression accrue contre les médias Reporters sans frontières exprime son indignation suite à l'arrestation de deux journalistes de radio et à l'interdiction de diffuser d'une télévision au Somaliland (Nord Ouest) et condamne également le passage à tabac de plusieurs journalistes au Puntland (Nord Est). "Pendant que l'attention de la communauté internationale se focalise sur l'enlèvement des deux agents du gouvernement français qui se sont fait passer pour des journalistes, les vrais journalistes, eux, continuent d'être arrêtés et agressés en toute impunité. La communauté internationale doit se mobiliser en faveur des journalistes somaliens exposés à des risques incommensurables", a déclaré l'organisation. Ahmed Saleyman Dhuhul et Sayid Osman Mire, journalistes de la station de radio privée Horyaal Radio et membres du Somaliland Journalists Associations (SOLJA) ont été arrêtés le 13 juillet 2009 dans leur rédaction à Hargeisa, capitale du Somaliland. La police a lancé un raid contre la radio et arrêté les journalistes sans aucun mandat. Ahmed Saleyman Dhuhul et Sayid Osman Mire sont accusés par le président du Somaliland, Dahir Riyate, d'avoir attisé un récent conflit tribal qui a causé la mort de quatre personnes. Les deux journalistes sont actuellement détenus au département d'investigation criminelle à Hargeisa. Parrallèlement, pour avoir diffusé un programme sur ce même conflit, une chaîne de télévision Horn Cable TV (HCTV) a été frappée de censure sur décision du juge Sheik Hussein Warfa Sigad à la cour d'appel d'Hargeisa le 15 juillet. Le même jour, plusieurs journalistes ont été roués de coup par des policiers du Puntland alors qu'ils assistaient au procès de pirates somaliens à la cour de justice de Bossasso. Parmi eux se trouvait Aweys Sheikh Nur, journaliste travaillant pour la Horseed Media Radio. Les journalistes avaient pris des photos du procès dont une du procureur. Les journalistes ont accepté d'effacer des photos à la demande des autorités, ce qui n'a pas empêché les policiers de les passer à tabac. Le juge et les officiers présents au moment de l'agression ne sont pas intervenus. "Nous n'aimons pas ce que vous diffusez. Vous, les journalistes vous êtes contre le gouvernement" a déclaré un officier de police après que les journalistes se soient plaint de ces violences. Pays le plus meurtrier d’Afrique pour les professionnels des médias, où les enlèvements de journalistes et de travailleurs humanitaires sont devenus monnaie courante, la Somalie occupe la 153ème place sur 173 pays, du classement 2008 de la liberté de la presse publié par Reporters sans frontières. Six journalistes ont été tués depuis le 1er janvier 2009.
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Updated on 20.01.2016