Libération de trois journalistes

Mustapha Kechnini, directeur de publication de l'hebdomadaire Al Hayat al Maghribia, et Abdelmajid Ben Tahar, rédacteur en chef de l'hebdomadaire Asharq ont été relâchés le 10 juillet, selon le ministre de la Communication, Nabil Benabdellah. Mohamed el Hourd, directeur de publication de Asharq, arrêté dans le cadre de cette même affaire, demeure en détention. Mustapha Alaoui, directeur de publication de l'hebdomadaire arabophone Al Ousboue, a été arrêté le 5 juin, peu après la sortie en kiosque de son hebdomadaire, qui avait reproduit, en une, un texte d'une organisation inconnue se faisant appeler Assaïqa. Celle-ci revendiquait la préparation de trois des cinq attentats de Casablanca. Le parquet a estimé que la publication de cette lettre est " un acte qui constitue une violation caractérisée des dispositions pénales en vigueur et particulièrement de celles contenues dans la loi sur la lutte antiterroriste ". Il est poursuivi pour " apologie d'actes constitutifs d'un crime terroriste par voie de publications exposées à la vente ". Le 7 juin, Mustapha Alaoui, 67 ans, avait été admis au service des urgences de l'hôpital Ibn Rochd, à Casablanca, pour aggravation de son diabète. Le 10 juin, il a été conduit à la prison de Salé (proche de Rabat). Le 11 juillet, il a été condamné à un an de prison avec sursis et à la suspension de sa publication pour trois mois. Le 12 juillet, il a été libéré. ------------------------------------- 26/06/2003 Quatre journalistes incarcérés depuis plus de dix jours Le 27 juin, comparaîtront devant un juge d'instruction à Rabat Mustapha Kechnini, directeur de publication de l'hebdomadaire Al Hayat al Maghribia (basé à Oujda), Mohammed el Hourd, directeur de publication de l'hebdomadaire Asharq (basé à Oujda), et Abdelmajid Ben Tahar, rédacteur en chef de ce même journal. Comme Mustapha Alaoui, directeur de l'hebdomadaire Al Ousboue, incarcéré depuis le 5 juin, ces journalistes ont été interpellés dans le cadre de la loi antiterroriste mais seraient aujourd'hui poursuivis en vertu du code de la presse qui prévoit des peines de prison pour des délits de presse. " Nous demandons au ministre de la Justice, Mohammed Bouzoubaâ, des précisions sur les charges qui pèsent sur ces journalistes. Nous aimerions savoir exactement ce qu'on leur reproche. Si la lutte contre le terrorisme est légitime, elle ne doit pas porter atteinte aux libertés et en particulier à la liberté d'expression ", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières, qui a demandé la libération immédiate des quatre journalistes. L'organisation rappelle aux autorités marocaines que, dans un document du 18 janvier 2000, Abid Hussain, le Rapporteur spécial des Nations unies sur la promotion et la protection du droit à la liberté d'opinion et d'expression, a demandé "à tous les gouvernements de veiller à ce que les délits de presse ne soient plus passibles de peines d'emprisonnement, sauf pour des délits tels que les commentaires racistes ou discriminatoires ou les appels à la violence (…) l'emprisonnement en tant que condamnation de l'expression pacifique d'une opinion constitue une violation grave des droits de l'homme". Le 25 juin, durant la première audience du procès de Mustapha Alaoui, directeur de publication de l'hebdomadaire Al Ousboue, le juge a refusé la demande de liberté provisoire déposée par les avocats du journaliste. Arrêté le 5 juin, Mustapha Alaoui, 67 ans, avait été admis, deux jours plus tard, au service des urgences de l'hôpital Avicenne à Rabat, pour aggravation de son diabète. Début juin, son hebdomadaire avait reproduit, en une, un texte d'une organisation inconnue se faisant appeler Assaïqa. Celle-ci revendiquait la préparation de trois des cinq attentats de Casablanca. Le parquet avait alors estimé que la publication de cette lettre " constituait une violation caractérisée des dispositions pénales en vigueur et particulièrement de celles contenues dans la loi sur la lutte antiterroriste ". Le 13 juin, Mustapha Kechnini, directeur de publication de l'hebdomadaire Al Hayat al Maghribia (basé à Oujda), Mohammed el Hourd, directeur de publication de l'hebdomadaire Asharq et Abdelmajid Ben Tahar, rédacteur en chef de ce même journal, ont été placés en garde à vue sur ordre du procureur général du roi. Ils sont aujourd'hui incarcérés à la prison de Salé (Rabat). On reproche à Mustapha Kechnini d'avoir publié, dans l'édition n°118 de Al Hayat al Maghribia (paru le 5 mai), un texte d'un islamiste, Zakkaria Boughrara, qui faisait l'éloge de " l'action et du mouvement jihadiste au Maroc ". Mohammed el Hourd, directeur de publication de l'hebdomadaire Asharq, a été interrogé, quant à lui, sur l'article de Zakkaria Boughrara, publié dans son journal le 5 juin (et déjà publié le 5 mai par Al Hayat al Maghribia). Abdelmajid Ben Tahar a été questionné sur le même article. Le procureur de la cour d'appel de Rabat avait alors déclaré que " dans le cadre de l'enquête des attentats du 16 mai, un certain nombre de personnes ont été arrêtées dont Mustapha Kechnini, Abdelmajid Ben Tahar, Mohammed el Hourd et l'auteur de l'article, Zakkaria Boughara ". Ces journalistes seraient pourtant aujourd'hui poursuivis en vertu des articles 38 et 39 du code de la presse qui prévoient des peines allant de un à trois ans de prison.
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Updated on 20.01.2016