Reporters sans frontières est extrêmement préocupée par la disparition de la correspondante irakienne de la radio américaine Radio Free Europe. "Les collaborateurs de médias financés par des Etats impliqués dans le conflit restent des cibles privilégiées des milices armées", a déclaré l'organisation.
Reporters sans frontières se réjouit de la libération, le 4 novembre 2007, de Jumana Al-Obaidi, journaliste irakienne de la radio américaine Radio Free Europe/ Radio Liberty (RFE/RL). Elle avait été enlevée le 22 octobre alors qu'elle se rendait au ministère de l'Environnement, à Bagdad, où elle devait réaliser une interview. Son chauffeur avait été tué pendant son enlèvement.
Le président de RFE/RL, Jeffrey Gedmin, a déclaré à l'annonce de sa libération : “Nous sommes tous très soulagés que l'épreuve subie par Jumana soit maintenant finie. (...) Les journalistes (comme elle), dévoués, courageux et patriotes irakiens, risquent leur vie tous les jours. Nous sommes fiers d'eux.”
Contactée par Reporters sans frontières, la porte-parole de la radio a expliqué que Jumana Al-Obaidi se porte “relativement bien et se trouve actuellement dans un endroit sécurisé”. L'identité des ravisseurs et les circonstances entourant la libération de la journaliste n'ont pas été rendues publiques.
Reporters sans frontières rappelle qu'il y a toujours quatorze journalistes retenus en otages en Irak.
--------------
23.10.07 : La correspondante de Radio Free Europe probablement enlevée à Bagdad, son chauffeur a été assassiné
Reporters sans frontières est extrêmement préocupée par la disparition de la correspondante irakienne de la radio américaine Radio Free Europe/ Radio Liberty (RFE/RL), à Bagdad, le 22 octobre 2007. Deux correspondants de ce média ont déjà été tués depuis le début de cette année.
“Nous sommes inquiets parce que les circonstances de la disparition de la journaliste laissent penser qu'elle aurait été enlevée. Si le nombre des kidnappings de professionnels des médias a diminué en 2007, par rapport aux deux années précédentes, le sort incertain de la correspondante de Radio Free Europe/ Radio Liberty rappelle que cette menace est toujours d'actualité en Irak. Les collaborateurs de médias financés par des Etats impliqués dans le conflit, et plus particulièrement par les Etats-Unis, restent des cibles privilégiées des milices armées qui sévissent dans le pays”, a déclaré l'organisation.
L'Irak est devenu, en l'espace de quatre ans, l'un des plus importants marchés aux otages au monde. 85 professionnels des médias ont été enlevés depuis le début du conflit, en mars 2003. 43 d'entre eux ont été libérés tandis que 27 ont été exécutés par leurs ravisseurs. Le sort de quinze journalistes, dont la correspondante de Radio Free Europe/ Radio Liberty, demeure inconnu.
L'Irak est également le pays le plus meutrier pour les professionnels des médias. 205 journalistes et collaborateurs des médias ont été assassinés dans le pays depuis 2003.
La correspondante de Radio Free Europe/ Radio Liberty, dont le nom n'a pas été révélée par ses employeurs, n'a pas donné de nouvelles depuis le 22 octobre 2007. Selon la radio américaine, la police a retrouvé le corps de son chauffeur, tué par balles, dans le quartier Al-Bonuk dans le nord-est de la capitale. Les enquêteurs n'ont trouvé aucune trace de la journaliste ou de sa voiture. Pour l'instant, aucun groupe n'a revendiqué l'enlèvement de la journaliste.
Deux journalistes de Radio Free Europe/ Radio Liberty ont été assassinés en 2007. Khamail Khalaf avait été enlevée le 3 avril 2007 par des hommes armés à la sortie de son travail, à Bagdad. Son corps, criblé de balles, avait été retrouvé deux jours plus tard. Nizar Al-Radhi a, lui, été tué par balles le 30 mai dernier lorsque des hommes armés ont ouvert le feu sur un groupe de journalistes venus participer à une conférence dans la ville d'Amara (365 km au su-est de Bagdad).