Libération de Chawan Daoudi après neuf jours de détention

Reporters sans frontières se réjouit de la libération, le 13 novembre 2008, de Chawan Daoudi, rédacteur en chef de l'hebdomadaire Hawal. La cour de cassation a infirmé le jour même la décision du tribunal correctionnel de Suleimaniyah (nord de Bagdad) qui avait condamné le journaliste à un mois de prison pour "diffamation" en se basant sur l'ancien code de la presse. L'affaire devrait être rejugée prochainement, en vertu de la nouvelle loi. Contacté par Reporters sans frontières, Chawan Daoudi s'est déclaré optimiste pour la suite de la procédure. "J'ai confiance en la loi. (...) La décision de la cour est une décision juste. Je reste aujourd'hui d'autant plus convaincu de la nécessaire réforme de notre système judiciaire", a-t-il affirmé. ---------------------------------------------------------- 10.11.2008 Un journaliste incarcéré pour "diffamation" Reporters sans frontières demande la libération de Chawan Daoudi, rédacteur en chef de l'hebdomadaire Hawal condamné , le 4 novembre 2008, à un mois de prison et à une amende pour "diffamation" après la publication d'une série d'articles, quatre ans auparavant, critiquant la réforme du système judiciaire de la région du Kurdistan . "Cette décision est abusive et infondée en droit, puisqu'elle est basée sur un texte de loi aujourd'hui caduc. Les magistrats ont ignoré le nouveau code de la presse, adopté en septembre 2008, qui a éliminé les peines de prison pour les délits de presse. Il est dans la logique que nous demandions l'annulation de la condamnation de Chawan Daoudi et sa mise en liberté " a déclaré l'organisation. Poursuivi en vertu de l'article 433 du code pénal irakien de 1969, Chawan Daoudi a été incarcéré le jour du prononcé du verdict le 4 novembre 2008. Il est actuellement détenu à la prison de “réhabilitation sociale” (15 km à l'ouest de Suleimaniyah). En 2004, un haut responsable judiciaire avait déposé plainte pour "agression sur un fonctionnaire",. suite à la publication d'une série d'articles sur le système judiciaire en vigueur au Kurdistan. Après plusieurs reports d'audience, les juges avaient finalement modifié le chef d'inculpation en condamnant le journaliste pour "diffamation". Contacté par Reporters sans frontières, Chawan Daoudi, autorisé à recevoir des appels dans sa cellule, a déclaré que cette décision constituait un avertissement pour tout journaliste voulant s'attaquer au système judiciaire. "Je demande juste aux juges d'appliquer la loi en vigueur. (...) Même si l'article du code de 1969 était toujours en vigueur, je ne mérite en aucun cas la prison", a par ailleurs affirmé le journaliste. "Ma responsabilité en tant que journaliste est de dénoncer la défaillance de notre système judiciaire," a-t-il déclaré en ajoutant qu'il avait déposé un recours en cassation. Créé en 2001, Hawal est un hebdomadaire en langue kurde distribué à Suleimaniyah et à Kirkouk.
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Updated on 20.01.2016