Reporters sans frontières a écrit au roi du Bahreïn, Hamad bin Isa al-Khalifa (photo), pour s'inquiéter de la politique de son gouvernement en matière d'Internet. L'organisation condamne un renforcement de la censure des publications en ligne et demande en particulier la réouverture du site de l'organisation de défense des droits de l'homme Arabic Network for Human Rights Information.
Reporters sans frontières a écrit au roi du Bahreïn, Hamad bin Isa al-Khalifa, pour s'inquiéter de la politique de son gouvernement en matière d'Internet. L'organisation condamne un renforcement de la censure des publications en ligne et demande en particulier la réouverture du site de l'organisation de défense des droits de l'homme Arabic Network for Human Rights Information.
Lettre adressée le 10 janvier 2007 au roi de Bahreïn, Hamad bin Isa al-Khalifa, par Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières:
"Votre Majesté,
Reporters sans frontières, organisation internationale de défense de la liberté de la presse, s'inquiète de la politique de votre Royaume dans le domaine d'Internet.
Votre gouvernement a adopté, en avril 2005, une réglementation qui impose aux sites Internet traitant du Bahreïn de s'enregistrer auprès du ministère de l'Information. Nous avons dénoncé ce texte qui, bien que difficilement applicable, nous semble dénoter une volonté de contrôler abusivement Internet.
Ensuite, de nombreux sites d'informations, des publications politiques et religieuses, ainsi que des blogs, ont été bloqués, en octobre 2006, un mois avant les élections législatives. Plusieurs de ces publications semblent avoir été interdites parce qu'elles traitaient du “Bandargate”, un scandale politique impliquant des proches du pouvoir. Près d'une vingtaine d'entre elles sont toujours inaccessibles aujourd'hui.
Nous sommes particulièrement choqués par l'interdiction du site de l'organisation de défense des droits de l'homme Arabic Network for Human Rights Information (HRinfo), inaccessible dans votre pays depuis décembre 2006. Filtrer cette publication, qui défend les prisonniers d'opinion et la liberté d'expression, est une mesure inacceptable.
Convaincus de votre volonté de faire respecter le pluralisme de l'information et d'assurer un développement rapide et libre du Réseau dans votre Royaume, nous espérons que vous accepterez de réformer votre politique en matière d'Internet. Un premier signe de votre engagement en faveur de la liberté d'expression sur le Net serait de lever rapidement le filtrage d'HRinfo.
Confiant dans l'intérêt que vous voudrez bien porter à notre requête, je vous prie d'agréer, Votre Majesté, l'expression de ma plus respectueuse considération."