A la veille de la visite d'Etat que le président Ilham Aliev doit effectuer en France du 29 au 31 janvier 2007, Reporters sans frontières s'est adressée par courrier au président de la République, Jacques Chirac, ainsi qu'aux responsables politiques que le président azerbaïdjanais doit rencontrer. L'organisation de défense de la liberté de la presse a souligné que ”la France ne saurait accueillir le chef d'un Etat où l'impunité est trop souvent la règle, sans évoquer cette question”.
A la veille de la visite d'Etat que le président Ilham Aliev doit effectuer en France du 29 au 31 janvier 2007, Reporters sans frontières s'est adressée par courrier au président de la République, Jacques Chirac, ainsi qu'aux responsables politiques (le Premier ministre, Dominique de Villepin, le maire de Paris, Bertrand Delanoë, les présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat, ainsi que Martine Aubry, la maire de Lille) que le président azerbaïdjanais doit rencontrer. L'organisation de défense de la liberté de la presse a attiré l'attention de ces personnalités sur la violence dont les journalistes sont fréquemment les cibles et les pressions exercées sur les médias indépendants ou d‘opposition par l‘Azerbaïdjan.
Reporters sans frontières a fait part de sa plus vive inquiétude face à la dégradation de la situation de la liberté de la presse depuis 2005 et a rappelé qu'elle avait officiellement saisi le président azerbaïdjanais sur cette question le 4 décembre dernier.
En particulier, l'organisation est revenue sur l'agression dont a été victime Nijat Husseynov. “Le 25 décembre, (le journaliste) du quotidien d'opposition Azadlig, enquêtant sur des affaires de corruption, a été attaqué par quatre hommes devant son domicile de Bakou. Roué de coups et frappé à l'arme blanche à plusieurs reprises, il est depuis hospitalisé et souffre d'un traumatisme crânien et de blessures à l'estomac. Bien que l‘agression se soit produite en plein jour, sans que ses assaillants aient pris la peine de dissimuler leur visage, la police a indiqué qu'il n'y avait pas de témoins”, a déclaré l'organisation de défense de la liberté de la presse.
Cette agression est la troisième de ce type depuis le début de l'année 2006. “Elle est emblématique d'un climat où les relations entre les autorités politiques et les représentants des médias se concluent trop souvent par un recours à la violence. En 2006, deux autres journalistes, Bahaddin Khaziyev et Fikret Huseynli avaient été agressés. En mars 2005 déjà, le rédacteur en chef du magazine Monitor, Elmar Husseynov, avait été assassiné. Reporters sans frontières s'était alors rendue sur place et avait rencontré le président Ilham Aliev. Malgré les promesses, ce crime n'a toujours pas été élucidé et les récents rebondissements de l'affaire font douter de la volonté des autorités zerbaïdjanaises de la résoudre.
L'organisation a également évoqué les pressions dont des médias privés tels que le quotidien d‘opposition Azadlig, l'agence de presse Turan, le journal Bizzim Yol et la chaîne privée ANS TV, ont été récemment victimes. Reporters sans frontières a encouragé les autorités françaises à aborder la question des atteintes à la liberté de la presse en Azerbaïdjan lors de leur rencontre avec le président. Elle a souligné que ”la France ne saurait accueillir le chef d'un Etat où l'impunité est trop souvent la règle, sans évoquer cette question”.