Les tribunaux islamiques tentent d'imposer un code de bonne conduite draconien à la presse
Reporters sans frontières proteste contre la charte en treize points que souhaite imposer l'Union des tribunaux islamiques (UTI) à la presse de Mogadiscio, instituant des règles de conduite intolérables pour les médias privés. "Une presse muselée et obéissante, contrainte sous la menace de chanter les louanges des tribunaux islamiques, de leur vision du monde et de la Somalie : tel sera le résultat", a déclaré l'organisation.
2. Les médias ne doivent pas diffuser d'informations susceptibles de créer des conflits entre la population et le Conseil des tribunaux islamiques.
3. Les médias peuvent reproduire des informations obtenues de sources crédibles, mais doivent révéler l'identité de ces sources.
4. Les médias doivent entretenir une bonne coopération avec le bureau de l'Information du Conseil des tribunaux islamiques.
5. Les directeurs des médias sont responsables des informations et des programmes qu'ils diffusent.
6. Chaque média doit avoir une adresse physique et des coordonnées.
7. Les médias ne doivent pas servir d'intérêts étrangers.
8. Les employés des médias doivent avoir une bonne formation professionnelle et être respecteux de l'éthique et la déontologie.
9. Les médias ne doivent pas participer à des séminaires ou des programmes soutenus par des organisations étrangères, sans une permission formelle du bureau de l'Information du Conseil des tribunaux islamiques.
10. Les médias ne peuvent publier ou diffuser d'éléments d'une culture étrangère allant à l'encontre de la culture islamique ou faisant la promotion de comportements mauvais, tels que la nudité filmée.
11. Un média ne peut pas travailler dans les zones contrôlées par les tribunaux islamiques sans avoir été préalablement enregistré auprès du bureau de l'Information et de la Propagande des tribunaux islamiques.
12. Si les médias commettent des fautes, ils doivent les réparer.
13. Les médias ne doivent pas employer le vocabulaire que les incroyants utilisent pour nommer les musulmans, tel que 'terroristes', 'extrémistes', etc."
Selon l'organisation partenaire de Reporters sans frontières en Somalie, l'Union nationale des journalistes somaliens (NUSOJ), les journalistes présents ont manifesté leur réprobation face à cette charte. Une nouvelle réunion a été fixée au 15 octobre pour approfondir la discussion.