Les principaux suspects du meurtre de deux journalistes aymaras exemptés de toutes charges
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La justice bolivienne tarde encore à rendre son jugement deux ans après les meurtres de Verónica et Victor Hugo Peñasco Layme officiant pour les radios aymaras San Gabriel, Radio Pachaqamasa et la chaine de télévision Canal 7 Televisión Boliviana. Dix suspects avaient pourtant été interpellés et identifiés comme étant reliés au double assassinat du frère et de la sœur, tous deux journalistes.
La juge Dina Larrea devait trancher mardi 11 février 2014 sur la culpabilité des deux accusés principaux, Juan Monroy Dueñas et Félix Fernando Yupanqui Condori, désignés comme deux membres du gang de criminels Cogoteros sévissant à El Alto. Les deux suspects avaient été relâchés sur ordre du Procureur Général le 30 janvier 2014, avant la conclusion de l’enquête. L’audience a été suspendue sans raison apparente. Une deuxième audience était prévue pour le 12 février 2014, qui devait juger de la culpabilité de deux autres prévenus dont Noemí Nina Paty. Cette audience a également été suspendue et déplacée au vendredi 14 février 2014.
“Reporters sans frontières déplore la lenteur du déroulement de cette affaire, dont l’enquête avait pourtant démarré sous de bons augures en raison de l’émotion de la population bolivienne et de la détermination des forces de police mobilisées. L’organisation considère inadmissible la libération des suspects avant même que l’enquête ait abouti, et que le mobile ait été déterminé. A l’occasion de l’audience du 14 février, nous appelons à ce que justice soit rendue pour les meurtres des deux journalistes. Nous exhortons également le Procureur Général à évaluer avec célérité et bon sens l’implication des suspects dans l’affaire, et à reconsidérer la culpabilité des personnes exemptées sans raison de toutes charges,” déclare Camille Soulier, responsable du bureau Amériques de Reporters sans frontières.
Juan Monroy Dueñas y Félix Fernando Yupanqui Condori avaient été arrêtés par les autorités le 7 mars 2012, soit une semaine après l’assassinat des deux journalistes. Leur responsabilité dans l’affaire avait été mise en évidence par la défense, qui avait notamment pris appui sur les appels téléphoniques reçus par la journaliste Verónica Peñasco et émis depuis un numéro de téléphone attribué au nom de Juan Monroy Dueñas.
La Bolivie est 94ème sur 180 pays au Classement de la liberté de la presse 2014.
Publié le
Updated on
20.01.2016